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Le Mal Rimbaud - étude

Publié le 11/02/2024

Extrait du document

« Le Mal Tandis que les crachats rouges de la mitraille(1)métaphore asson (I) Sifflent tout le jour par l'infini du ciel bleu ; allit en (F) et en (R) Qu'écarlates ou verts, près du Roi qui les raille,chp lexdes couleurs Croulent les bataillons en masse dans le feu ; Tandis qu'une folie épouvantable broie anaphore hyperbole métaphore Et fait de cent milliers d'hommes un tas fumant ;effet de nombre - Pauvres morts ! dans l'été, dans l'herbe, dans ta joie,accumul termes Nature ! ô toi qui fis ces hommes saintement !… en lien avec la nature Il est un Dieu qui rit aux nappes damassées(2) chp lex de la richesse Des autels, à l'encens, aux grands calices d'or ; antith rire et mort Qui dans le bercement des hosannah(3) s'endort, antith vacarme et sommeil Et se réveille, quand des mères, ramassées antithèse enjbt Dans l'angoisse, et pleurant sous leur vieux bonnet noir, antith avec Lui donnent un gros sou lié dans leur mouchoir ! richesse Rimbaud*, Poésies, 1870 Rimbaud est le poète symboliste qui incarne la jeunesse créatrice en cela qu’il s’inscrit comme un météore à la fin du XIXe siècle.

Ses poèmes traduisent son appétit de tout connaître et sa soif d’explorer tous les sensations. Dans « le mal », écrit en 1870, il découvre la guerre et son cortège monstrueux de morts et de douleurs. Nous verrons comment Rimbaud traduit sa révolte face à la folie du monde. La premier mouvement, du vers 1 au vers 6 est une représentation d’une guerre violente et meurtrière.

Le second mouvement, un dieu indiffèrent au malheur des hommes A- LA MORT DES SOLDATS : UN SPECTACLE CONTRE NATURE - « crachats rouges » métaphore violente des blessures qui viennent ensanglanter les soldats - Nombre élevé de soldats : « cent milliers d’hommes », le pluriel « les bataillons ». - Les hommes sont associés à des images de destruction (« broyer »= métaphore hyperbolique) à des images de désastre : « croulent » métaphore qui les ramène à un tas de pierre éboulées, un « tas fumant » métaphore qui les réduit à néant.` - Antithèse v8 entre « pauvres morts » et les images qui suivent qui disent la vie.

On comprend que ce désastre n’est pas dans l’ordre du monde.

Jamais la Nature n’a inventé pareille tuerie. - La « Nature » est personnifiée comme une déesse bienfaisante dans une apostrophe lyrique qui lui rend hommage et rappelle qu’on devrait avoir honte de placer dans ce cadre un si désolent tableau. IA- DIEU SE PRELASSANT DANS LA RICHESSE DE LA RELIGION - Tout le poème est construit sur une seule phrase qui met en parallèle le massacre et l’oisiveté d’un Dieu « qui rit » quand les « Rois qui raillent » (parallélisme) tuent. - L’antithèse entre le malheur des hommes au combat et la richesse dans laquelle se prélasse Dieu est scandaleuse.

Le chp lex de la richesse est pst à travers « les nappes damassées », « les grands calices d’or ».

Il s’oppose aussi à la pauvreté des mères qui donnent à ce Dieu leurs économies « un gros sou », avec une antithèse entre la forme et la valeur qui résume le sacrifice et la pauvreté essentielle de ces femmes. - Ils dort (chp lex du sommeil) alors que siffle un déluge de balles, pour ne se réveiller (antithèse d’une strophe à l’autre) qu’au doux son des pièces qui tombent dans son escarcelle.

Seul l’argent importe à l’Eglise et à ce Dieu ignoble, indifférent qui aime son confort et semble indifférent au sort des hommes. B- REVOLTE DE RIMBAUD - Ce Dieu qui « rit » n’est pas sensible aux « pleur(es) » des femmes qui perdent leurs fils comme le dit l’antithèse.

Les nappes damassées s’opposent dans une antithèse aux modestes « mouchoirs » qui enferment la fortune de ces mères comme « l’or » des « calices » au « gros sou ».

Ce Dieu n’est pas sensible non plus à leur douleur, sur laquelle s’apitoie Rimbaud qui les « ramass(e) - dans l’angoisse » pour leur faire adopter une posture humble qui témoigne aussi de leur accablement. Non, la guerre ne suscite que la révolte chez Rimbaud qui y voit l’occasion de prendre aux pauvres gens le peu qu’ils ont : la vie. « Les crachats » de la mitraille, métaphore très violente, sont comme une insulte qu’on fait aux soldats.

Nouvelle figure du « Christ aux outrages », ils sacrifient leur jeunesse à ces « rois » qui les « raillent ». Strophe 1 1ers vers : Le poème s’ouvre sur une proposition subordonnée conjonctive circonstancielle de temps introduite par “Tandis que”.

Le premier vers plonge le lecteur dans un univers de violence et de sang.

En effet, la métaphore des “crachats rouges de la mitraille” peut évoquer le sang craché par les soldats à l’agonie.

Ce premier vers laisse également entendre une allitération en -r qui fait entendre le chaos régnant sur le champs de bataille « crachats rouge de la mitraille ». 2ème vers : Rimbaud insiste sur le fait que les soldats n’ont aucun repos.

Il utilise l’hyperbole “tout le jour” pour montrer que le combat ne faiblit à aucun moment.

Pourtant, une couleur douce et rassurante subsiste, il s’agit de “l’infini du ciel bleu”. 3e vers : Cependant, l’apaisement du bleu n’est que de courte durée puisque le rouge revient, encore plus intense, au vers 3 avec l’adjectif “écarlates”.

On comprend que la guerre efface la nature.

Au niveau des couleurs, il y a le champs le champ lexical des couleurs nottamemt le rouge qui est omniprésent : “rouges” ; “écarlates” ; “feu”.

Il illustre la violence, le sang et le mal en général.

On note également la présence du vert avec l’adjectif “verts”.

Il fait référence à la couleur de l’uniforme des soldats prussiens (les français sont en rouge).

l’allitération en r fait son retour et renforce la violence un temps oubliée grâce au “ciel bleu”.

La figure du “Roi” est vivement critiquée.

Cette autorité représente en fait l’empereur Napoléon III, et plus généralement, toute figure de tyran.

On voit qu’il ne se soucie pas des pertes humaines, au contraire il “raille” les soldats.

Cela montre bien la haine de Rimbaud pour la guerre et les hommes au pouvoir qu’il tient pour responsables. 4 ème vers : Notons également que l’intensité du tableau est renforcée par le champ lexical de la guerre : “crachats rouges ” ; “mitraille” ; “sifflent” ; “Roi” ; “bataillons” ; “feu”.

Si le roi est mentionné de manière individuelle, ce n’est pas le cas des soldats qui sont déshumanisés par leur nombre : ils sont des “bataillons”, “une masse” puis “cent milliers d’hommes” et enfin un “tas fumant”.Il est clair ici que le poète souligne le désintérêt du Roi pour ses soldats.

Ils ne sont qu’un contingent informe, sacrifiable et remplaçable.

D’ailleurs, la métaphore filée du bucher, ou du brasier (“dans le feu” puis “tas fumant”) suggère que les soldats ne tombent “en masse” que pour alimenter un chaos de plus en plus grand et de plus en plus dévorant.

Ici, il ne semble pas y avoir de vainqueur.

Les vers 3 et 4 laissent entendre une assonance en -a qui peut justement évoquer les cris d’agonie des soldats sacrifiés. 5ème vers : il réitère et poursuit la subordonnée de temps introduite par “Tandis que”.

Le poète n’a pas terminé de peindre le chaos.

Il allonge sa phrase sans utiliser de ponctuation forte comme pour symboliser la lutte qui s’éternise.

Ainsi, le combat déborde dans la seconde strophe, comme s’il était impossible de le contenir en seulement 4 vers.

Le groupe nominal “une folie épouvantable” peut désigner métaphoriquement la guerre, voire la folie du roi qui mène son pays à la boucherie.

La force de l’adjectif “épouvantable” laisse transparaître la position du poète qui se révèle profondément choqué par l’horreur de la guerre.

L’horreur est renforcée par l’utilisation du verbe broyer à la fin du vers 5. 6ème vers :Le tableau de la guerre se clôt par la mort des soldats, la transformation de “cent milliers d’hommes” (hyperbole) en “un tas fumant”.

L’emploi du verbe.... »

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