Le malade imaginaire, acte V scène 14 (Molière)
Extrait du document
«
Au XVII° siècle, durant la période du règne de Louis XIV qui fut un grand amateur de divertissements, les
pièces de théâtre sont très prisées.
Émergent alors des auteurs de comédies, tel Molière.
Celui-ci et sa troupe de
comédiens donnent des représentations à la Cours du Roi.
Molière est auteur de pièces mais aussi acteur.
Il a écrit
un grand nombre de comédies qui mettaient en scène des personnages vivant dans la bourgeoisie.
C'est le cas de
sa pièce intitulée Le Malade imaginaire, où Argan se croit sans cesse atteint de tous les maux qui peuvent exister.
L'extrait que nous allons étudier est tiré de cette pièce.
Il s'y trouve à la fin et représente donc le dénouement de
l'histoire.
Nous pouvons alors nous demander en quoi cette scène met en place des variantes spécifiques à ce
siècle ? Tout d'abord nous verrons comment la fin est annoncée, puis comment la folie est tournée en dérision et
enfin en quoi c'est une « comédie-ballet ».
L'extrait se trouvant à la fin de la pièce, il représente l'excipit.
On voit que c'est l'amour de soi qui est la
cause des maux d'Argan et que cela le conduira à sa perte.
Mais c'est aussi dans cet acte que l'on voit qu'Argan est
lui-même trompé par son frère.
Dans cet extrait, on a deux formes d'écriture, celle d'une pièce de théâtre formelle, avec des personnages
qui se donnent la réplique et celle d'une « comédie-ballet », avec des chants et de la danse dans la dernière partie.
L'excipit doit clôturer la pièce.
Il met fin à l'intrigue qui s'y est déroulée.
On y retrouve les personnages principaux et
l'on assiste à un dénouement.
Ici, la folie d'Argan nous est dévoilée clairement.
On est en présence de sa sœur, de
son frère ainsi que sa fille et son amant.
La scène de répliques est suivie d'un intermède, qui est le troisième dans la
pièce.
On remarque le grand nombre de médecins qui la compose.
Toutes ces danses sont faites pour divertir, selon
un plan de Béralde, comme nous le voyons à sa réplique « De nous divertir un peu ce soir ».
Tout ceci aux dépens
d'Argan, qui est également en scène et qui croit qu'il va être consacré médecin grâce à cette réception.
Comme
celui-ci est satisfait, sa fille, Angélique, peut alors vivre son amour pour Cléante.
La folie d'Argan, que nous étudierons plus en détail dans une seconde partie, vient de l'amour qu'il se porte.
En effet, il ne vit que pour sa personne.
Il se croit sans cesse malade afin que l'on s'occupe de lui.
On a l'impression
que ça le rassure.
Cela montre un grand égoïsme, puisqu'il ne s'occupe de rien d'autre que de lui-même.
Le fait qu'il
puisse être médecin, en portant les habits et en parlant latin, le comble.
Nous le voyons à la réplique : « Allons,
voyons cela », que lance Argan en parlant de la cérémonie proposée par Béralde.
Le plan qu'elle a monté afin de le
piéger a fonctionner.
L'amour est la cause de sa folie.
La fin est annoncée, car nous avons le remède pour ne plus
être sous l'emprise de la folie amoureuse d'Argan, qui condamne tous les personnages à vivre selon sa propre
volonté.
Les autres personnages n'avaient plus leur libre-arbitre.
Au début de la scène, Argan fait semblant d'être mort.
Il trompe les autres afin de les soumettre une
nouvelle fois à sa propre personne.
Il refuse le fait que les autres aient leur propre vie.
C'est ce que nous
remarquons avec la réplique d'Argan : « N'aie point de peur, je ne suis pas mort.
Va, tu es mon vrai sang, ma
véritable fille, et je suis ravi d'avoir vu ton bon naturel.
».
On remarque donc qu'il a voulu le tromper.
Mais c'est lui
qui fini par l'être.
Béralde se joue de lui avec ce qu'elle appelle être un divertissement, donné en son honneur et qui,
soi-disant, doit le faire médecin.
Le trompeur est à son tour trompé.
Le fait qu'Argan soit berné, annonce la fin de
son règne chez lui.
Les autres personnages ont mûri.
Une nouvelle fois, on est face à une fin de pièce avec ces
éléments caractéristiques.
Cet extrait clôt la pièce, il sert de dénouement.
Grâce à lui, la folie d'Argan est vaincue par les autres
personnages.
Il est intéressant d'ailleurs d'étudier cette folie, car elle est le fil conducteur de la pièce.
Ici, celle-ci est
tournée en dérision.
On voit son apogée, son effet thérapeutique mais également, en quoi elle mène à un
divertissement masqué.
Au XVII° siècle, la « folie » est un trouble des humeurs.
C'est avant tout un terme médical.
Par cela, nous
pouvons rapprocher cette maladie du thème de la pièce, qui est la médecine.
Argan se trouve tous les maux qui
peuvent exister, alors que sa seule vraie maladie est la folie.
Il est tellement égoïste qu'il ne s'en rend même pas
compte.
De même, il ne voit pas que sa fille, Angélique est amoureuse de Cléante et que cet amour est réciproque.
Dans cet extrait, on arrive à l'apogée de la folie.
Argan est fou de lui-même, il ne se rend même pas compte qu'il est
leurré, comme nous l'avons vu précédemment.
Béralde savait d'avance que son plan allait fonctionner.
Afin d'arriver
à ses fins, elle le flatte : « Vous êtes assez savant ; et il y en a beaucoup parmi eux qui ne sont pas plus habiles
que vous ».
Le plan qu'elle propose est une folie, toute personne sensée se rendrait facilement compte que devenir
médecin, ne se fait pas comme cela.
Lui, croit que l'habit fait l'homme..
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