«LE MARIAGE DE FIGARO» de Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais
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«LE MARIAGE DE FIGARO» de Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais
Le 27 avril 1784, Paris est en effervescence.
Les «comédiens-français ordinaires du roi» s'apprêtent à donner la
première représentation du Mariage de Figaro, suite du Barbier de Séville.
L'auteur est une célébrité.
C'est PierreAugustin Caron de Beaumarchais.
De naissance obscure, il a été successivement maître de musique, secrétaire du
roi, avant d'être embastillé par Louis XV pour ses assiduités auprès de Madame Adélaïde.
L'homme se livre alors à
toutes sortes de spéculations et pratique la traite des Noirs, avant de se voir accuser de faux.
Mais il réussit à se
réhabiliter auprès de l'opinion par des Mémoires qui le représentent comme une victime des abus fie la justice
royale.
On le retrouve ensuite comme agent secret, puis comme trafiquant d'armes au profit des «insurgents».
Beaumarchais a dû batailler trois ans pour vaincre la censure et faire jouer sa pièce, faisant intervenir de grands
personnages et donnant une représentation privée devant le comte d'Artois.
Le 27 avril 1784, dès le matin, on fait
queue pour l'achat des billets.
Le soir, on s'écrase dans la salle.
Le succès est triomphal.
Pourtant, l'intrigue est banale.
Un grand seigneur, le comte Almaviva, libéral, généreux mais égoïste, crédule,
prisonnier de son esprit de caste, est le jouet des intrigues de sa femme et de son valet, Figaro, qui réussit, en
dépit des assiduités du comte, à épouser la belle et innocente Suzanne.
Les personnages sont bien campés, les
dialogues menés de main de maître ; les reparties font mouche : «Qu'avez-vous fait pour tant de biens ? s'écrie
Figaro.
Vous vous êtes donné la peine de naître et rien de plus.
Tandis que moi, morbleu ! perdu dans la foule
obscure, il m'a fallu déployer plus de science et de calculs pour subsister seulement...» On peut croire à la revanche
d'un auteur sur la société.
Il y a plus.
Le Mariage de Figaro est un manifeste, un brûlot lancé contre le régime.
Le pouvoir ne s'y trompe pas.
Louis XVI fait mettre Beaumarchais en prison, mais, devant l'indignation de l'opinion, il
le libère.
Réaction stupéfiante, qui annonce la fin d'un monde, la Révolution.
Si tout le monde, y compris les nobles,
applaudit à tout rompre une pièce qui fait le procès de la noblesse, stigmatise son inutilité, c'est que, pour des
raisons diverses on aspire au changement dans toutes les classes de la société.
Après ce triomphe, Beaumarchais
connaîtra moins de bonheur.
Ses dernières pièces auront peu de succès.
S'il réussit à échapper à la Terreur, il meurt
à Paris en 1799 dans la gêne, sans avoir été payé de ses livraisons d'armes en Amérique.
Quand Beaumarchais livre sa pièce en 1781, elle est immédiatement interdite.
« Cela est détestable et ne sera
jamais joué », dit Louis XVI au moment des procès qui occuperont la censure pendant trois ans.
La pièce aura
finalement un succès insolent gonflé de scandales : soixante-sept représentations en 1784, et cent onze dans les
cinq années qui suivirent.
Figaro et Suzanne, domestiques du comte Almaviva, vont se marier.
Mais le comte aime Suzanne et joue de son
pouvoir.
Figaro se révolte et s'allie avec la comtesse pour combattre les abus de pouvoir de son maître.
Le résumé de l'auteur
Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais (1732-1799) a donné lui même le plus pertinent résumé de sa pièce dans un
mémoire intitulé : Programme du mariage de Figaro.
« Figaro, devenu concierge du château d'Aguas-Frescas, propriété du comte Almaviva, a emprunté dix mille francs à
Marceline, femme de charge du même château, et lui a fait son billet de les rendre dans un terme ou de l'épouser à
défaut de paiement.
Cependant, très amoureux de Suzanne, jeune carriériste de la comtesse, il va se marier avec
elle ; car le comte, épris lui-même de la jeune Suzanne, a favorisé ce mariage dans l'espoir qu'une dot (...) va lui
faire obtenir d'elle en secret la séance du "droit du seigneur".
(...) Mais la jeune et honnête Suzanne croit devoir
avertir sa maîtresse et son fiancé des galantes intentions du comte ; d'où naît une union entre la comtesse,
Suzanne et Figaro pour faire avorter les desseins de Monseigneur.
(...) Le comte, enfin, s'apercevant qu'il est joué,
sans deviner comment on s'y prend, se résout à se venger en favorisant les prétentions de Marceline.
Ainsi,
désespéré de ne pouvoir faire sa maîtresse de la jeune, il va faire épouser la vieille à Figaro, que tout cela désole.
»
Dénouement heureux
«Mais à l'instant qu'il croit être vengé, (...) on apprend que Marceline est la mère inconnue de Figaro, ce qui détruit
tous les projets du comte.
Pendant ce temps, la comtesse (...) est convenue avec Suzanne que celle-ci feindra
d'accorder un rendez-vous au comte dans le jardin et que l'épouse s'y trouverait en place de la maîtresse.
Mais un
incident imprévu vient d'instruire Figaro du rendez-vous donné par sa fiancée.
(...) Il va se cacher au lieu indiqué
pour surprendre le comte et Suzanne.
Au milieu de ses fureurs, il est agréablement surpris lui-même, en apprenant
que tout cela n'est qu'un jeu entre la comtesse et sa camériste pour abuser le comte.
(...) Almaviva, convaincu
d'infidélité par sa femme, se jette à genoux, lui demande un pardon qu'elle accorde en riant, et Figaro épouse
Suzanne.
».
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