LE PORTRAIT D’ARRIAS LIVRE V « DE LA SOCIETE ET DE LA CONVERSATION », 9
Publié le 07/02/2025
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TEXTE 1 : LE PORTRAIT D’ARRIAS LIVRE V « DE LA SOCIÉTÉ ET DE LA CONVERSATION », 9
INTRODUCTION
Accroche
« Les apparences sont souvent trompeuses », et c’est précisément ce que La Bruyère illustre dans Les
Caractères.
En 1688, Jean de La Bruyère publie anonymement Les Caractères de Théophraste, traduits du grec, avec les
Caractères ou les Mœurs de ce siècle.
Cet ouvrage s’inscrit dans une démarche d’imitation des Anciens.
La
Bruyère y mêle réflexions morales, maximes et portraits, genres très prisés au XVIIe siècle.
Au-delà de la critique sociale, Les Caractères esquissent l’idéal classique de l’honnête homme, incarnant
modestie, élégance et mesure.
Tout en dénonçant les travers de son époque, La Bruyère propose une
réflexion intemporelle sur les défauts humains et les défis de l’authenticité, affirmant sa devise placere
docere (« plaire et instruire »).
Cette œuvre s’inscrit dans le Parcours Comédie sociale.
Présentation de l’extrait
L’extrait s’inspire de deux portraits de Théophraste, « Du grand parleur » et « Du débit des nouvelles ».
Il
décrit Arrias, un personnage du livre V des Caractères, intitulé De la société et de la conversation.
Ce
portrait satirique critique sa pédanterie et sa vanité : Arrias prétend être érudit et influent, mais ses
mensonges trahissent son besoin de paraître.
Il s’oppose ainsi à l’idéal de l’honnête homme en faussant
son image dans la société.
Projet de lecture
En quoi La Bruyère, par ce portrait en acte, met-il en scène le personnage d’Arrias de manière
caricaturale afin de mieux dénoncer le défaut qu’il incarne ?
MOUVEMENTS
1 Lignes 1 à 3 : Brève présentation du défaut d’Arrias
2 Lignes 3 à 8 : Le portrait en acte : la virtuosité du pédant Arrias lors d’un repas mondain
3 Lignes 8 à 15 : Les réactions de l’auditoire : la remise en cause du discours d’Arrias
4 Lignes 15 à 17 : La chute comique : le menteur démasqué
CONCLUSION
Pour répondre au projet de lecture
Le dénouement met en avant la supériorité de la discrétion face au paraître.
Arrias, causeur vaniteux, est
piégé par ses propres mensonges, illustrant un travers de ses contemporains : la quête d’apparence dans
une société dominée par l’orgueil et la superficialité.
Ce portrait satirique oppose Arrias à l’idéal de
l’honnête homme, cultivé, sincère et mesuré.
Par une mise en scène vivante et universelle, La Bruyère
corrige les vices humains, fidèle au principe classique placere et docere.
MOUVEMENT 1 :
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Ligne 1 : Arrias est nommé dès la première phrase, qui énonce immédiatement son principal
défaut : vouloir paraître omniscient.
Effet d’annonce de l’auteur.
Le portrait est exclusivement moral (éthopée), sans description physique.
Focalisation double : paraître/être
o Interne : Arrias se présente comme un homme universel, cultivé et savant.
o Omnisciente : La Bruyère rectifie et dévoile son imposture, renforçant une distanciation
critique et ironique.
-> Le moraliste se pose du côté de la vérité.
Homéotéleute : « lu » / « vu » insistent sur l’étendue supposée de son savoir.
Passé composé : donne un aspect achevé et incontestable à ses affirmations.
Correction immédiate par le moraliste avec « il veut le persuader ainsi », remettant en question la
véracité de ses propos.
Ligne 2 : Arrias cherche à manipuler son image : « il se donne pour tel ».
Opposition entre l’apparence (ce qu’il veut projeter) et la réalité (son imposture).
Ligne 2 : « Il aime mieux mentir que se taire » : montre son incapacité à modérer sa parole.
« ou de paraître ignorer quelque chose » : impossibilité de reconnaître une faille.
Aspect
caricatural.
Arrias se manifeste par sa logorrhée.
Il veut qu’on l’écoute et dépend de l’attention qu’on lui donne.
MOUVEMENT 2 :
____________________________________________________________________________
Ligne 3 : La Bruyère situe Arrias « à table », lieu codifié de la conversation mondaine et de
l’ostentation.
-> Etiquette à respecter.
Le cadre volontairement imprécis (« une cour du Nord ») et les personnages anonymes (« on », « un
grand ») recentrent l’attention sur Arrias et son comportement.
Le présent narratif (« il prend la parole ») rend la scène vivante, créant l’illusion d’un spectacle où
Arrias se met en avant.
Arrias s’empare rapidement du discours, illustré par la juxtaposition des propositions et les
phrases longues, qui miment son débit ininterrompu.
L’opposition entre « il » et « ceux » renforce son triomphe verbal,....
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