Le registre tragique est il uniquement propre à la tragédie ?
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Le registre tragique est-il uniquement propre à la tragédie ?
Attention, il ne faut pas confondre le tragique et le dramatique et le pathétique.
* dramatique : action tendue, événements violents qui se succèdent ; multiplication des actions, coups de
théâtre...
* pathétique (pathos) : cherche à émouvoir le spectateur/lecteur par des situations, des discours marqués
par la passion, la souffrance (lexique des émotions, douleur, pitié, terreur...).
* tragique : sentiment que l'homme éprouve quand il prend conscience des forces (divines, politiques,
sociales, morale) qui le dominent, l'écrasent malgré la résistance qu'il leur oppose.
* La catharsis est la purgation des passions par le moyen de la représentation dramatique : en assistant à
un spectacle théâtral, l'être humain se libère de ses pulsions, angoisses ou fantasmes en les vivant à travers le
héros ou les situations représentées sous ses yeux.
Pour Aristote le terme est surtout médical mais il sera interprété
ensuite comme une purification morale.
La tragédie a souvent été considérée comme le plus grand genre dramatique, le plus noble, par opposition à
la comédie.
Prisonnier de son destin, le héros tragique est pris dans un conflit qui l'oppose d'un côté au monde,
l'homme et de l'autre côté aux forces (divines, passionnelles...) qui peuvent le dépasser, l'écraser.
En s'identifiant à
des personnages dont les passions coupables sont punies par le destin, le spectateur de la tragédie se voit délivré,
purgé des sentiments inavouables.
Le théâtre a dès lors pour les théoriciens du classicisme une valeur morale, une
fonction édifiante.
La situation conflictuelle du héros tragique prisonnier de son destin se retrouve-t-elle uniquement
dans la tragédie, est-elle le propre d'un genre précis ou caractérise-t-elle plutôt les perpétuelles hantises de
l'homme.
I- La tragédie classique
A- Caractéristiques
* personnages hors du commun.
Pas de roturiers, de bourgeois mais des dieux, demi-dieux, empereurs.
* théâtre : respect des trois unités + vraisemblance et respect des bienséances.
Niveau de langue soutenu, voire
précieux.
* Unité de ton : une pièce tragique ne peut pas être burlesque.
Son ton doit être essentiellement dramatique,
pathétique.
* Les personnages sont victimes de forces qui les dépassent.
Les personnages sont prisonniers de leur destin.
Cf.
Phèdre qui, victime de Vénus, aime le fils de son mari.
B- Corneille et Racine
* Corneille, Le Cid : Rodrigue doit choisir entre l'honneur de la famille (en vengeant son père de l'affront
que lui a fait le père de Chimène) et l'amour (Chimène) : la passion amoureuse entre en conflit tendu avec le devoir
du héros envers le pouvoir qu'il doit servir.
* Racine : Le héros racinien est sous l'emprise d'une passion dévastatrice qui le détruit.
Évoquer la passion
de Phèdre et son suicide par exemple.
∆) Dans la tragédie, tout est sous le signe de la fatalité, le dénouement est malheureux.
La tragédie a pour but de
faire naître la terreur et la pitié chez le spectateur.
C- Des règles mais une notion pas si hermétique : Dom Juan de Molière
Un dénouement tragique et ambigu (acte V, scènes 5 et 6) de Dom Juan.
Toute la pièce oscille entre le
comique et le tragique.
Ex.
: évoquer la mort plutôt tragique du héros (de comédie, normalement) + registre.
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