Le roman au XX ième siècle
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TÉMOINS DE LEUR TEMPS
De nombreux romanciers d'aujourd'hui prennent à tâche de témoigner sur une époque
dramatique entre toutes : l'histoire contemporaine peut être suivie à travers les récits qui en
sont les reflets.
Ainsi ont été évoqués les épisodes de la guerre (Jules Roy : La Vallée
heureuse; Robert Merle : Week-end à Zuydcoote), le régime de Vichy (Henri Queffélec :
Journal d'un salaud), l'occupation avec ses rigueurs, ses incidents pittoresques ou ses
scandales (Jean-Louis Curtis : Les Forêts de la nuit; Jean-Louis Bory : Mon Village à l'heure
allemande; Jean Dutourd : Au Bon Beurre); les camps de prisonniers (Francis Ambrière : Les
Grandes Vacances; Jacques Perret : Le Caporal épinglé) et les camps de déportés (David
Rousset : Les Jours de notre mort); la résistance muette ou active (Vercors : Le Silence de la
mer; Roger Vailland : Drôle de jeu); la Libération et ses lendemains (Simone de Beauvoir : Les
Mandarins); les vicissitudes du peuple juif (Roger Ikor : Les Fils d' Avrom; André Schwarz-Bart
: Le Dernier des justes), polonais (Romain Gary : Éducation européenne), algérien (Mouloud
Feraoun : Les Chemins qui montent) ou vietnamien (Raymond Jean : Le Village).
Plus
ambitieuses par leurs dimensions apparaissent les chroniques romancées de Henri Troyat, de
Philippe Hériat (Les Boussardel), de Maurice Druon (Les Grandes Familles), de Jean Hougron (La
Nuit indochinoise), de Paul Vialar (La Mort est un commencement).
Henri Troyat, après avoir
tracé en trois gros volumes (Tant que la terre durera; Le Sac et la Cendre; Étrangers sur la
terre) l'histoire d'une famille de la bourgeoise russe de 1888 à 1940, décrit dans une nouvelle
série, en trois volumes également, Les Eygletière, les désordres d'une famille de la bourgeoisie
parisienne à notre époque.
TÉMOINS D'EUX-MÊMES
D'autres romanciers se détournent de l'actualité : ils s'évadent, comme Julien Gracq, André
Pieyre de Mandiargues (Le Soleil des loups), Claude Seignolle (Le Rond des sorciers), Noël
Devaulx (Le Pressoir mystique), Marcel Schneider (La Première Ile), dans des rêveries insolites
ou cultivent, comme Roger Nimier (Le Hussard bleu), une désinvolture cynique.
Certains
encore, sans céder au parti pris d'ignorer leur temps, s'en tiennent à leurs propres problèmes
et, avec une grande diversité de moyens et de tons, perpétuent les traditions du récit
psychologique, comme Françoise Sagan, Yassu Gauclère (La Clé), Jean Cayrol, Luc Estang,
Jacques de Bourbon-Busset; c'est à l'originalité d'une expérience personnelle que sont dus les
meilleurs romans de Roger Peyrefitte (Les Amitiés particulières), de Hervé Bazin (Vipère au
poing), de Boris Vian (L'Écume des Jours ) Enfin, les.
promoteurs du Nouveau Roman, au
premier rang desquels Nathalie Sarraute, Marguerite Duras, Claude Simon, Alain Robbe-Grillet,
Michel Butor, tentent d'imposer des méthodes d'analyse et des techniques d'expression
résolument inédites..
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