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Le roman et le théâtre de JEAN GIRAUDOUX

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Né à Bellac, fils d'un de ces petits fonctionnaires qu'il a spirituellement dépeints, JEAN GIRAUDOUX, après de brillantes études au lycée de Châteauroux, devient normalien, puis agrégé d'allemand. Cet intellectuel se double d'un sportif : il est joueur de rugby et champion de course. En 1910, il entre dans la diplomatie. Pendant la guerre, il est deux fois blessé. En 1917, il accompagne Joffre et Bergson dans leur voyage en Amérique. La suite de sa carrière se déroulera principalement dans les services du ministère. Il a déjà acquis la réputation d'un grand romancier, quand il donne, en 1928, sa première pièce, Siegfried. Cet événement marque un tournant dans sa vie littéraire. Désormais, il se consacre au théâtre, travaillant en étroite collaboration avec Jouvet, metteur en scène et interprète de ses pièces. Il est nommé, en 1939, commissaire général à l'Information. Après la défaite de 1940, il abandonne ses fonctions officielles. Il meurt quelques mois avant la libération.

« JEAN GIRAUDOUX (1882-1944) Né à Bellac, fils d'un de ces petits fonctionnaires qu'il a spirituellement dépeints, JEAN GIRAUDOUX, après de brillantes études au lycée de Châteauroux, devient normalien, puis agrégé d'allemand.

Cet intellectuel se double d'un sportif : il est joueur de rugby et champion de course.

En 1910, il entre dans la diplomatie.

Pendant la guerre, il est deux fois blessé.

En 1917, il accompagne Joffre et Bergson dans leur voyage en Amérique.

La suite de sa carrière se déroulera principalement dans les services du ministère. Il a déjà acquis la réputation d'un grand romancier, quand il donne, en 1928, sa première pièce, Siegfried.

Cet événement marque un tournant dans sa vie littéraire.

Désormais, il se consacre au théâtre, travaillant en étroite collaboration avec Jouvet, metteur en scène et interprète de ses pièces. Il est nommé, en 1939, commissaire général à l'Information.

Après la défaite de 1940, il abandonne ses fonctions officielles.

Il meurt quelques mois avant la libération. PRINCIPALES OEUVRES 1.

ROMANS. Suzanne et le Pacifique (1920). Variations poétiques et parfois macabres sur le thème suivant : seule survivante d'un naufrage, une jeune fille de Bellac trouve refuge dans une île déserte du Pacifique. Siegfried et le Limousin (1922). Un soldat amnésique est rééduqué en Allemagne, où il parvient à une situation éminente.

La mémoire lui étant revenue, il se retrouve Français, mais il saura unir en lui sa personnalité originelle et sa personnalité d'emprunt. Juliette au pays des hommes (1924). Au moment de se marier, Juliette fait un voyage pour connaître d'un peu plus près les hommes qu'elle aurait pu épouser et pour s'assurer par la confrontation de toutes ses existences possibles qu'elle n'a rien à regretter. Bella (1926). Roman à clés, dans lequel Philippe Berthelot, secrétaire général des Affaires étrangères, est incarné par le personnage de Dubardeau et le président Poincaré par celui de Redenbart. Aventures de Jérôme Bardini (1928). 2.

PIÈCES DE THÉÂTRE. Siegfried (1928) : adaptation de Siegfried et le Limousin. Amphitryon 38 (1929) : pièce ainsi intitulée parce que c'est la trente-huitième qui aurait été écrite sur ce sujet. Intermezzo (1933). Dans une petite ville du Limousin, tout va de travers par la faute d'un spectre malicieux, dont une jeune institutrice suit docilement les conseils.

Les choses finissent par rentrer dans l'ordre.

Le spectre est exorcisé et la jeune fille, après cet intermède romanesque, épouse sagement le contrôleur des poids et mesures. Tessa (1934) : adaptation d'un roman de Margaret Kennedy. La guerre de Troie n'aura pas lieu (1935).

Electre (1937).

Sodome et Gomorrhe (1943). La Folle de Chaillot (1945). Cette oeuvre posthume est un tableau caricatural de la société , contemporaine.

La grande actrice Marguerite Moreno donna un relief saisissant au personnage de la Folle. • SA FANTAISIE Il se plaît à imaginer des situations gratuites, des aventures invraisemblables, des personnages qui ont toujours l'air de divaguer un peu. Il substitue à la logique des idées l'enchaînement capricieux des impressions.

Il joue avec les mythes et les symboles.

Il cultive l'anachronisme.

Il feint de ne rien prendre au sérieux.

Même fantaisie dans le style : c'est tout un chatoiement d'images, de mots d'esprit, un continuel recours aux effets de surprise.

Il s'est lui-même défini « un illusionniste sans matériel ». C'est au théâtre que cette forme de talent devait trouver son meilleur emploi, parce que le théâtre repose sur des conventions et admet, mieux que le roman, la stylisation.

D'autre part, les exigences de la mise en.

scène ont été salutaires à Giraudoux en l'obligeant à contenir une facilité d'invention qui, dans le roman, allait un peu à l'aventure.

Cet art, si éloigné des principes classiques d'ordre et de raison, a séduit un immense public.

Par là se justifie ce jugement de Gaëtan Picon : « Avec Cocteau, Giraudoux est celui qui a le plus efficacement contribué à faire entrer dans le domaine public la révolution poétique ». • SA PENSÉE La plate et banale réalité ne lui paraît pas digne de retenir l'attention.

C'est à peine si elle lui paraît vraie.

Ce qui le préoccupe bien davantage, ce sont les coïncidences saugrenues, les signes bizarres par lesquels se manifestent peut-être les forces mystérieuses qui s'agitent autour de nous.

Il s'abandonne tout entier à ses impressions, mais.il se garde bien de rien conclure.

Chez lui, aucune théorie de l'au-delà.

Seulement une vague prescience, et surtout la conviction profonde qu'en nous et en.

dehors de nous, la part de l'inconnu est considérable. Jusque vers 1935, il incline vers l'optimisme ou plus exactement vers une sorte de « stoïcisme souriant ».

Il place le bonheur dans l'acceptation de la destinée, la connivence avec la nature, la légèreté d'âme, l'aptitude à saisir la poésie et la beauté.

Quoiqu'il soit aussi peu moralisateur que possible et plus porté à l'indulgence qu'à la contrainte, il nous propose un idéal de sagesse intelligente, de solidarité humaine, une conception pudique et grave de l'amour.

A partir de 1935, sa pensée commence à s'assombrir.

Il se représente le destin comme une force inexorable et cruelle qui utilise, pour arriver à ses fins, l'aveuglement des homm.es (La guerre de Troie n'aura pas lieu).

Il se demande s'il existe au monde un seul couple vraiment uni (Sodome et Gomorrhe).

On reste sur cette impression finale que sort oeuvre pourrait bien.

être « moins légère qu'aiguë » (P.

de Boisdeffre).. »

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