Le roman romantique.
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«
Le roman romantique.
C'est du XIXe siècle que date le prodigieux essor du roman.
Il se développe dans tous les sens, adopte toutes les
formes.
Une classification est difficile à établir.
Mais on peut dégager quelques tendances.
Le roman fantastique dérive de l'inquiétude et de l'exaltation romantiques.
A ces sentiments fondamentaux viennent
se joindre l'influence des légendes allemandes et nordiques, celle du roman noir, la curiosité inspirée par l'occultisme,
la sympathie pour les conspirateurs qui s'agitent clandestinement dans toute l'Europe.
Telles sont les sources
auxquelles puisent les écrivains amateurs d'inventions étranges, Nodier, Latouche, Jules Janin-, Charles Didier.
Certains romans de Balzac (La Peau de chagrin, Histoire des Treize, Séraphita), de Victor Hugo (Han d'Islande), de
George Sand (Spiridion, Consuelo) peuvent également se ranger dans le genre fantastique.
Le roman historique, mis à la mode par Les Martyrs de Chateaubriand et par les oeuvres de Walter Scott, n'est pas
très scrupuleux sur l'exactitude.
Mais il produit des oeuvres vivantes et colorées : Cinq-Mars (Vigny), Chronique du
règne de Charles IX (Mérimée), Notre-Dame de Paris (Victor Hugo).
Le roman d'analyse, aux environs de 183o, est tout pénétré de confidence personnelle.
La passion romantique avec
ses excès et son éloquence constitue le fond des plus célèbres romans de l'époque : Indiana, Valentine (George
Sand), Volupté (Sainte-Beuve), La Confession d'un enfant du siècle (Musset).
A ce déferlement de lyrisme s'oppose
le détachement au moins apparent dont fait preuve un autre analyste, STENDHAL, dans Le Rouge et le Noir, chefd'oeuvre d'observation attentive.
A mesure que s'avance l'âge romantique, la tendance réaliste représentée par Stendhal et Balzac s'amplifie.
Stendhal reste relativement méconnu.
Mais BALZAC s'impose comme un maître.
A son exemple, conteurs et
romanciers s'appliquent davantage à observer et à peindre.
On trouve chez Mérimée, Musset, Sandeau
d'intéressantes descriptions de la société mondaine, des moeurs parisiennes, de la vie provinciale.
Le même besoin
de vérité, assorti de préoccupations humanitaires, explique l'évolution de George Sand vers le roman champêtre.
Peu après 184o, les journaux se mettent à publier en feuilletons des romans qu'ils commandent aux écrivains à la
mode.
Cette « littérature industrielle » attire le public par une peinture des moeurs qu'elle prétend réaliste et qui est
surtout mélodramatique.
Le genre est lancé par Les Mystères de Paris d'Eugène Sue, qui passionnent aussitôt les
foules.
Le juif errant du même auteur et Les Mystères de Londres de Paul Féval confirment l'extraordinaire réussite
du roman feuilleton.
De grands écrivains, Balzac, George Sand, un peu jaloux de cette réussite, se laissent tenter à
leur tour par les offres des directeurs de journaux.
Mais en recherchant ce genre de popularité, le roman abandonne
inévitablernent une part de ses prétentions artistiques.
C'est contre cette dégradation du roman que Flaubert va
bientôt réagir.
En plein réalisme, subsistera un romantisme du roman.
Dominique de FROMENTIN, L' Éducation sentimentale de
FLAUBERT, Les Pléiades de GobiNEAu, toute l'oeuvre de BARBEY D'AUREVILLY font revivre, sous une forme marquée
par des conceptions esthétiques nouvelles, la sensibilité romantique..
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