"Le théâtre, c'est d'être réel dans l'irréel", écrit Jean Giraudoux dans l'Impromptu de Paris. Comment expliquez-vous ce jugement? Votre développement sera argumenté d'exemples pertinents, précis et variés ?
Extrait du document
«
Le théâtre => renvoie au réel ou évasion ? a-t-il pour vocation de reproduire la réalité
Le théâtre repose sur l'illusion, l'artifice => spectacle.
L'artifice, la représentation peuvent-ils représenter le réel ?
Par l'illusion, la représentation, le théâtre peut-il exprimer le réel ?
I- Le théâtre, pays de l'illusion, pays de l'irréel
Le théâtre est le monde de « l'illusion comique », tout est feint, rien n'est a priori vrai.
A- Les conditions de la représentation
• Proximité physique des acteurs, partage d'une émotion avec toute une salle (lieu artificiel : on ferme les lumières –
même en matinée.
Monde clos, à part le temps de la représentation.
Tout le monde fait comme si et est très
content de faire ainsi).
NB : La catharsis.
Aristote : « La tragédie (...) est une imitation faite par des personnages en action et non par le
moyen de la narration, et qui par l'entremise de la pitié et de la crainte, accomplit la purgation des émotions de ce
genre.
»
• Comédien feint l'émotion : la personne entre dans un personnage (maquillage, costume).
Il feint d'être et le
spectateur feint de croire qu'il est.
B- Un monde de carton
• Le décor et les objets ; éclairages, musiques, décors, maquillage ; costumes...
tout est « artificiel » et entre dans
des règles (alexandrins…).
Costumes…
=> Tout y est fait d'artifices et de conventions.
• Auteur écrit mais tout sera représenté.
Même si, comme Hugo, ne veut pas être assujetti aux règles classiques, il
doit tenir compte de nombreux problèmes : unité de lieu au moins entre les actes / de temps / d'action.
C- Le jeu et l'artificialité de la diction
• Le comédien qui feint l'émotion : la personne entre dans un personnage (maquillage, costume).
Il feint d'être et le
spectateur feint de croire qu'il est.
Langage souvent artificiel (vers) => diérèse et synérèse (peu naturel)
• L'auteur avant le XIXe siècle doit écrire en fonction du genre.
Écriture très différente si comédie, tragédie, farce.
Même le théâtre n'est pas le même.
Ex : Marivaux n'écrit pas ses pièces de la même manière si elles sont pour les
comédiens italiens ou pour la Comédie française.
Pour chaque genre, personnages.
Comédie : caricatures…/tragédie : passions (jalousie…)
∆) Le théâtre est le monde de l'illusion mais cependant, l'illusion est parfois témoin de la réalité :
II- Un art pas si éloigné de la vie
A- Un monde très hiérarchisé
• Au théâtre => les personnages sont définis par leur statut social (Les Bonnes, Le Bourgeois gentilhomme…).
Évoquez la vraie différence entre les soubrettes et les maîtresses (Cf.
Marivaux qui inverse même les rôles dans L'Ile
aux esclaves).
• Monde très hiérarchisé => le comte n'hésite pas à tenter de séduire Suzanne, la fiancée de son valet dans Le
Mariage de Figaro (=> Figaro se rebelle un peu sur les injustice de la naissance(.
B- L'habit fait le moine
• Indicateur social => l'habit fait le moine.
Dom Juan : quand Sganarelle veut jouer au médecin, se déguise et tout le monde le croit !
• Dans le Jeu de l'amour et du hasard, pour changer de rang social, les personnages changent de
costume.
Théâtre : monde de l'illusion mais pourtant évoque bien des faits réels => différences de rangs.
On
reconnaît celui qui représente le pouvoir par son costume : cape toge couronne.
Cf.
Ubu Roi
• Ex : Harpagon est ridicule et dans tout son comportement et dans ses vêtements, ce que Frosine lui
rappelle => rire du spectateur.
Le costume sert la pièce (ici, le comique).
Ridicule du personnage : « fraise à
l'antique », « votre haut-de-chausses, attaché au pourpoint avec des aiguillettes : c'est pour la rendre folle de
vous ».
NB : Molière joue aussi des anachronismes !
C- Quand le comique devient tragique
• Comique dans Rhinocéros => Béranger négligé : mal coiffé, vêtements chiffonnés, chemise et chaussures sales vs.
»
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