Le théâtre d'amour
Extrait du document
«
GEORGES DE PORTO-RICHE (1849-1930).
Georges de Porto-Riche s'est imposé au théâtre grâce à Antoine, qui fit jouer La Chance de
Françoise (1888) sur la scène du Théâtre libre.
Amoureuse (1890), Le Passé (1897), Le Vieil
Homme (191i), Le Marchand d'estampes (1917) demeurent les pièces maîtresses de son
oeuvre, qu'il a réunie sous le titre général « Théâtre d'amour ».
Georges de Porto-Riche s'est surtout attaché à l'étude du couple humain.
Il peint l'amour
comme une passion exclusive et tyrannique : dans Amoureuse, le héros se révolte contre les
exigences importunes de sa femme, qui prétend l'accaparer.
Hanté par l'exemple de Racine, il
s'efforce de construire ses pièces avec rigueur, en réduisant au minimum les péripéties
extérieures.
Il possède le sens de la progression dramatique, mais il ne varie guère ses types
humains, et son dialogue, où les tirades diluées alternent avec les formules à effet, paraît
aujourd'hui artificiel.
HENRY BATAILLE (1872-1922).
Henry Bataille a suscité dans les premières années du xxe siècle un extraordinaire engouement
avec Maman Colibri (1904), La Marche nuptiale (1905), Poliche (1906), La Vierge folle (1910).
Il a peint des personnages en pleine crise passionnelle, qui se déchaînent contre toutes les
exigences sociales : ainsi l'héroïne de La Marche nuptiale a quitté sa famille pour lier son destin
à celui de l'humble musicien qui lui enseignait le piano.
Il a voulu émouvoir en alliant à la vérité
de l'observation le lyrisme de l'expression; mais sa psychologie reste limitée et conventionnelle,
malgré quelques coups de sonde dans le fond trouble des âmes; son style tombe souvent dans
l'afféterie ou le verbalisme.
HENRY BERNSTEIN (1876-1953).
Henry Bernstein, dans La Rafale (1905), La Griffe (1906), Le Voleur (1906), Samson (1907), Le Secret (1913), s'est
imposé au public par sa science de la construction dramatique et des effets violents.
A la peinture de l'amour, il
mêle en général celle d'âpres intérêts d'argent : le héros de La Griffe, journaliste et homme politique, trahit la cause
de son parti, puis trafique de son influence dans le vain espoir de retenir auprès de lui sa jeune femme par l'appât
d'une vie luxueuse; celui de Samson provoque sa propre débâcle financière en ruinant son rival; celui de La Rafale
perd au jeu, commet un abus de confiance et se tue, malgré les efforts désespérés de sa maîtresse pour le sauver.
Après la guerre de 1914, Henry Bernstein, dans La Galerie des glaces (1924), dans Félix (1926), dans Mélo (1929),
tentera de se renouveler en peignant l'âme inquiète de ses contemporains.
Homme de théâtre avisé, Bernstein sait
tenir son auditoire en haleine; toutefois l'émotion qu'il suscite est de qualité vulgaire et ses personnages manquent
de nuances : « Ce ne sont pas des caractères, mais des silhouettes, observait Jacques Copeau.
Un trait leur est
commun, la bassesse morale.
».
»
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