Lecture analytique n°3 : Maurice Scève « Le Front » (texte dans le manuel page 271)
Publié le 12/11/2022
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Lecture analytique n°3 : Maurice Scève « Le Front » (texte dans le manuel page 271)
Maurice Scève est un poète français du XVIème siècle, né en 1501 et mort en 1564.
Il est, comme
Louise Labé, issu de l’école lyonnaise.
Le poème en décasyllabes « le Front « a été composé à
l’occasion d’un concours de blasons que le poète remporta.
Le Blason est un poème qui fait l’éloge
d’une partie du corps féminin.
Il évoque le visage de la femme aimée et plus particulièrement son
front.
Il comporte dix-huit vers à rimes suivies.
Comment le poète fait-il l’éloge de la femme aimée ?
I.
La description de la femme aimée.
II.
La signification symbolique.
I.
La description de la femme aimée :
1.
Le front :
La partie du corps choisie est le front, siège des pensées et de l’intelligence.
Le poète va blasonner le front, c’est- à- dire, va en faire une description morcelée.
Le front est toujours qualité par deux adjectifs mélioratifs qui représentent un couple, lié par
l’adjonction « et », ces adjectifs montrent un front sans défaut et sans frange.
La description
suit les canons de beauté de l’époque.
Le front est présent massivement dans tout le poème en anaphore, il est répété huit fois suivant
les règles du blason.
Il est l’objet essentiel décrit ici et le poète n’évoque rien d’autre, comme
le veut la tradition.
Il est interpellé « Ô front » et en ce sens il représente la femme aimée, il est aussi tutoyé « tu »
ce qui indique une proximité avec l’objet décrit.
Mais cette proximité n’est qu’un leurre pour
le poète.
2.
L’adoration de la femme :
On note une présence forte du néo-platonisme avec l’adjectif « révéré » qui montre l’adoration
du poète pour la femme aimée qui est inaccessible.
Le front est le lieu des pensées « le vueil » et du « savoir », il guide la femme aimée, c’est elle
qui décide et a la volonté.
L’adoration du poète est présente dans le portrait complet : d’abord le front, puis les cheveux
vers 2, puis le corps vers 3-6 et l’œil vers 7-10 et enfin le front vers 11-18, ce portrait complet
montre les qualités exceptionnelles de la femme.
Enfin, la rotondité du visage compare la femme au « Soleil » c’est-à-dire à l’Univers, « sphère
ronde » indique que le visage de la femme est comparable à la Terre dont on vient de
découvrir depuis peu la rotondité.
3.
Un éloge :
L’éloge est à la fois physique et intellectuel pour montrer que la femme est un tout, on peut
penser aux femmes qui entouraient le poète, peut-être Louise Labé.
La femme a donc des qualités élogieuses : le lexique est mélioratif avec « beaux », les termes
sont forts « révéré », des exagérations sont présentes en hyperboles avec « tout » au vers 12 et
tout ceci concourt à une idolâtrie de la femme.
La femme est donc louée à travers les qualités physiques de son front, mais le poète propose une
signification symbolique à cet atout physique et mental à la fois.
II.
La femme et l’Univers :
1.
Les analogies :
Le poète procède par des analogies : la femme est un « petit monde » -un microcosme- un
petit corps par rapport à l’univers- le macrocosme.
La femme possède un front « firmament », le front a une apparence de voûte circulaire – voûte
céleste- à laquelle....
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