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Lecture linéaire : Knock (1959), Jules Romains, Acte II, scène 4

Publié le 01/05/2024

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« Lecture linéaire : Knock (1959), Jules Romains, Acte II, scène 4 Comédie particulièrement grinçante pour son époque, Knock ou le triomphe de la médecine (1923) de Jules Romains est une pièce de théâtre en 3 actes qui dénonce la manipulation de toute idéologie, qu'il s'agisse de médecine ou de n'importe quel autre commerce.

Cet auteur du XX° siècle, tout en reprenant l’image du médecin charlatan, lui donne une force nouvelle par l’emprise qu’il exerce sur des esprits qui, contrairement au « malade imaginaire » de Molière, ne se jugent pas malades.

Ce rôle a été immortalisé par le célèbre comédien Louis Jouvet dont il est désormais indissociable.

Le héros, en effet, ne pense qu’à exploiter la crédulité et les peurs de ses « patients », pour en tirer un substantiel bénéfice financier. Le Docteur Knock est venu s’installer dans le petit village de Saint-Maurice.

Pour attirer des patients dans son cabinet médical, il propose une consultation gratuite à tous les habitants du village. L’extrait rapporte une consultation burlesque entre une paysanne naïve et avare « la dame en noir » et ce médecin charlatan avide d’argent « Knock ». Lecture expressive Comment cette consultation, par les procédés comiques mis en œuvre, prend-elle sa force satirique ? I L’emprise du médecin (l.

1 à 13) II L’importance de l’argent (l.

14 à 40) II Un discours convaincant (l.

41 à la fin) Axes I L’emprise du médecin Lignes KNOCK, il l'ausculte.

– Baissez la tête.

Respirez. Toussez.

Vous n'êtes jamais tombée d'une échelle, étant petite ? LA DAME.

– Je ne me souviens pas. KNOCK, il lui palpe et lui percute le dos, lui presse brusquement les reins.

– Vous n'avez jamais mal ici le soir en vous couchant ? Une espèce de courbature ? LA DAME.

– Oui, des fois. KNOCK, il continue de l'ausculter.

– Essayez de vous rappeler.

Ça devait être une grande échelle.

➢ LA DAME.

– Ça se peut bien. KNOCK, très affirmatif.

– C'était une échelle Analyse Des échanges qui démontrent que le médecin est maitre du jeu : Didascalie “il l’ausculte” + Série d’impératifs propres au langage médical “Baissez la tête.

Respirez.

Toussez” = début de consultation classique Comique par le ridicule et le grotesque du diagnostic : d’abord insinué par la question “Vous n’êtes jamais tombée d’une échelle?” puis par le développement burlesque de Knock : “c’était une grande échelle d’environ trois mètres cinquante, posée contre un mur.

Vous êtes tombée à la renverse.

C’est la fesse gauche qui a porté;”. des gestes médicaux : comique de gestes induit par la didascalie : “il lui palpe le dos, lui presse brusquement les reins” = agressivité d'environ trois mètres cinquante, posée contre un mur.

Vous êtes tombée à la renverse.

C'est la fesse gauche, heureusement, qui a porté. LA DAME.

– Ah oui ! KNOCK. ➢ ➢ ○ ○ ○ Volonté caricaturale du médecin d’influencer le malade (rappel : but de Knock = rendre les bien portants malades : le public le sait grâce à une conversation antérieure avec le docteur Parpalaid)) : le public sait donc à partir de là que le but est d’imposer une maladie à la « dame en noir ». Deux interro-négatives qui orientent l’auscultation car suppose un acquiescement.

L’une des deux est absurde car sans lien avec une auscultation “Vous n’êtes jamais tombée d’une échelle”, l’autre est risible car en écho au geste agressif que le docteur vient de faire “Vous n’avez jamais mal ici le soir en vous couchant ?” Insistance du médecin marquée par : la didascalie “il continue de l’ausculter” l’impératif “Essayez de vous souvenir” qui suppose la vérité du symptôme l’évolution de l’avis du médecin qui passe de la modalisation “ce devait” à la certitude “c’était” // didascalie “très affirmatif” Les réactions ridicules de la patiente : elle commence par nier : “je ne me souviens pas” puis accepte l’hypothèse “ça se peut bien” puis acquiesce avec force “Ah, oui!” : elle se laisse donc manipuler par le docteur = naïveté et bêtise II L’importance de l’argent KNOCK.

– Vous aviez déjà consulté le docteur Parpalaid ? LA DAME.

– Non, jamais. ➢ KNOCK.

– Pourquoi ? LA DAME.

– Il ne donnait pas de consultations ➢ gratuites. Un silence. KNOCK, la fait asseoir.

– Vous vous rendez compte de votre état ? ➢ LA DAME.

– Non. KNOCK, il s'assied en face d'elle.

– Tant mieux.

➢ Vous avez envie de guérir, ou vous n'avez pas envie ➢ ? ➢ Knock joue alors sur la peur de la patiente = emprise mentale = phase de manipulation : l’interrogation “Pourquoi”, lorsque la dame avoue n’avoir pas consulté son confrère, induit une gravité dans la situation. Sa réponse accentué par la négation totale « ne…pas » met en évidence d’emblée son avarice malgré sa richesse « il ne donnait pas de consultations gratuites » l…. la question rhétorique “Vous vous rendez compte de votre état ? ” souligne le sérieux de la maladie Didascalie “il s’assied en face d’elle” impose l’importance du rôle du médecin la réplique courte “Tant mieux” suggère le pire Question affirmative puis négative démontre le stratagème du médecin “Vous LA DAME.

– J'ai envie. KNOCK.

– J'aime mieux vous prévenir tout de suite que ce sera très long et très coûteux. LA DAME.

– Ah ! Mon Dieu ! Et pourquoi ça ? ➢ KNOCK.

– Parce qu'on ne guérit pas en cinq minutes un mal qu'on traîne depuis quarante ans. ➢ LA DAME.

– Depuis quarante ans ? KNOCK.

– Oui, depuis que vous êtes tombée de votre échelle. 30 LA DAME.

– Et combien que ça me coûterait ? KNOCK.

– Qu'est-ce que valent les veaux, actuellement ? LA DAME.

– Ça dépend des marchés et de la grosseur.

Mais on ne peut guère en avoir de propres➢ à moins de quatre ou cinq cents francs. KNOCK.

– Et les cochons gras ? LA DAME.

– Il y en a qui font plus de mille. KNOCK.

–.... »

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