Lecture linéaire une charogne
Publié le 12/06/2023
Extrait du document
«
LECTURE ANALYTIQUE N°1
Baudelaire, Les Fleurs du Mal, 1861, Une Charogne
INTRODUCTION :
Selon la tradition alchimique, la seule solution pour atteindre l’or est de
procéder de manière inversée en s’enfonçant plus encore dans la boue, afin de
renaître encore plus pur.
Baudelaire, poète majeur du XIXe siècle publie pour la
première fois en 1857, Les fleurs du mal, un recueil en vers qui fera l’objet
d’un procès pour immoralité et sera publié à nouveau en 1861.
Le poète ose
traiter de motifs peu conventionnels, comme celui de cette « charogne ».
«
Une charogne » a pour thème un cadavre en décomposition bien qu’il semble
s'agir d’un poème d’amour, puisque Baudelaire s’adresse à la femme aimée.
[Lecture à haute voix]
STRUCTURE ET PLAN :
Ce poème est composé de 12 quatrains écrit en alexandrin avec des rimes
croisées mais je n’étudierais que les 6 premiers quatrains où l’on pourra se
demander :
Comment le poète transforme-t-il une charogne en un objet poétique telle une
« fleur du mal ».
Pour y répondre nous y identifierons 3 mouvements :
I.
vers 1 à 8 → la description macabre du cadavre découvert.
II.
vers 9 à 16 → le travail de décomposition.
III.
vers 17 à la fin → les pouvoirs de la poésie.
ANALYSE :
I.
La description macabre du cadavre découvert : V1 : « Rappelez-vous » apostrophe et l’emploi de la deuxième personne pluriel (politesse) et « mon âme » → s’adresse à la femme aimée. passé simple « vîmes » = évocation d’un souvenir commun. V2 : Hyperbole « Ce beau matin d’été si doux ; » → intensifié la matinée, cliché poétique en instaurant un cadre spatio temporel V3 : Antithèse du vers à la ligne 2 et de la « charogne » (V.3) → iloppose le matin qui lui paraît d’une grande beauté au cadavre d’une charogne. Substantif « charogne » est qualifié par l’adjectif qualificatif « infâme » qui vient rimer en antithèse avec « mon âme » v1 → femme aimée. V4 : polysémie « un lit » (du chemin/de la chambre) : annonce la personnification à venir du cadavre, il utilise « le lit » pour désigner le lieu où la charogne repose. V5 : personnification dégradante « Les jambes en l’air » + comparaison « comme une femme lubrique » → forte connotation sexuelle = charogne associée à une femme en position amoureuse. V6/7 : Champ lexical du mal « lubrique », « poisons » v6, « cynique » v7 → cette description de la charogne relève de la provocation. Dans cette strophe, Baudelaire fait appel a notre odorat et notre vue. V8 : « exhalaisons » renvoie à un.... »
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