Léon DIERX (1838-1912) - Au jardin
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Léon DIERX (1838-1912) - Au jardin Le soir fait palpiter plus mollement les plantes Autour d'un groupe assis de femmes indolentes Dont les robes, qu'on prend pour d'amples floraisons, A leur blanche harmonie éclairent les gazons. Une ombre par degrés baigne ces formes vagues ; Et sur les bracelets, les colliers et les bagues, Qui chargent les poignets, les poitrines, les doigts, Avec le luxe lourd des femmes d'autrefois. Du haut d'un ciel profond d'azur pâle et sans voiles L'étoile qui s'allume allume mille étoiles. Le jet d'eau dans la vasque au murmure discret Retombe en brouillard fin sur les bords ; on dirait Qu'arrêtant les rumeurs de la ville au passage, Les arbres agrandis rapprochent leur feuillage Pour recueil l'écho d'une mer qui s'endort Très loin au fond d'un golfe où fut jadis un port.
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