LES ARTS ET LES SCIENCES AU MOYEN AGE.
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«
LES ARTS ET LES SCIENCES AU MOYEN AGE.
Les arts.
— L'architecture du moyen âge est d'abord hésitante et provisoire.
Les églises sont construites avec des
charpentes en bois qui les exposent à l'incendie.
Ce n'est qu'après la date fatale de l'an mil, au onzième siècle, que
l'on voit se développer sous sa première forme, romane, la grande architecture du moyen âge.
« On mit dit que le
monde, en se secouant, avait rejeté ses vieux habillements pour se couvrir d'un blanc vêtement d'églises.
» L'art
roman est caractérisé par le plein cintre et par la voûte.
Il a quelque chose de robuste qui répond bien à cette
société féodale, qui sert de cadre approprié à cette chevalerie massive, et qui s'harmonise avec l'architecture
militaire des châteaux et des villes: l'église est encore une forteresse.
— A l'architecture romane correspondent les
premières chansons de geste.
Vers le milieu du douzième siècle, le plein cintre fait place à l'ogive.
La voûte de pierre s'élance, et les murs se
découpent.
La cathédrale gothique devient un admirable symbole.
Ces lignes qui montent et dont aucune ne
redescend, ces rosaces et ces vitraux qui, suivant les heures du jour et de la nuit, laissent pénétrer sous les
profondeurs de la nef et des bas côtés des lueurs étincelantes ou mystérieuses, ces sculptures naïves et vivantes,
tout contribue à troubler et à satisfaire l'imagination.
A partir du treizième siècle, l'architecture devient
l'art souverain ».
Tout lui est subordonné.
Le gothique se transforme bientôt, et ses aspects successifs
correspondent aux modifications de la vie sociale et du goût.
Il est d'abord simple et hardi; il devient fleuri, et, vers
la fin du quinzième siècle, flamboyant.
Le style fleuri correspond à peu près au Roman de la Rose et à Joinville ; le
flamboyant, aux Mystères.
A partir du quatorzième siècle, la sculpture française a une glorieuse histoire.
Des artistes de génie, longtemps
dédaignés, font des bas-reliefs, des chapiteaux, des stalles, et surtout des statues qui dénotent une conception
très individuelle et très réaliste.
Ce dernier caractère est le plus remarquable, et c'est celui que nous devons retenir
ici, parce qu'il est commun aux artistes et aux écrivains.
Les sciences.
— Sauf peut-être en métaphysique, où il est beaucoup plus hardi qu'on le suppose, le moyen âge n'a
pas l'esprit scientifique ; il ne travaille pas avec désintéressement et par pur amour de la science.
Mais il est curieux
et il ne néglige, en somme, aucune branche des sciences.
Notons ici l'influence des Arabes, par lesquels non
seulement les connaissances des Alexandrins nous reviennent, mais qui répandent en Europe des inventions qu'ils
ont empruntées eux-mêmes à l'Inde et à la Chine.
Si, trop souvent, la chimie ne fut qu'alchimie, et l'astronomie
qu'astrologie, ce serait une grave erreur de croire que le mouvement des sciences s'arrête pendant le moyen âge.
Ce mouvement est lent, mais réel, comme le prouvent les noms de Jean de Gerlande (neuvième siècle), Gerbert
(Sylvestre II, mort en 1003), Albert le Grand, Roger Bacon, Pierre d'Ailly, saint Thomas d'Aquin, Raymond Lulle
(treizième siècle).
Presque tous les savants sont des moines ; et, sans doute, ils se proposent dans leurs
.recherches, de glorifier Dieu, mais ils n'en font pas moins avancer les sciences mathématiques, physiques, et
naturelles.
La littérature, d'ailleurs, n'en profite guère; et ce qui peut causer le plus de tort à l'idée que l'on se fait
des sciences au moyen âge, ce sont ou bien les détails que l'on rencontre çà et là chez les romanciers et chez les
poètes, ou les ouvrages de vulgarisation édifiante, comme les Lapidaires, les Bestiaires, etc...
Toute la science
sérieuse exprimée en latin, restait enfermée dans les couvents, ou jalousement cachée dans les laboratoires des
alchimistes, qui craignaient en la divulguant de passer pour sorciers..
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