Les Eblouissements Pierre Mertens
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Knokke-le-Zoute, 1952. Gottfried Benn quitte la salle du casino où il vient de lire le même discours que celui qu'il reproduit depuis une quarantaine d'années. Deux guerres totales s'étaient abattues sur le monde et pourtant, comme si rien n'avait changé, il affirmait que son moi y avait survécu. Toute une génération était morte, il ne prétendait pas la représenter, il ne restait que lui.
Tandis qu'il regagne son hôtel, le poète se souvient, fait le décompte des morts... Lui-même, né en mai 1886, alors que paraissaient Les Illuminations, il revenait de loin. L'unique fois qu'il avait cru pouvoir adhérer à l'Histoire, il s'était fait piéger. Le temps de s'en éloigner, il était trop tard : quinze ans de silence avant qu'une jeunesse qui appelait une Allemagne nouvelle ne découvre en lui l'expression de son malaise. Pris par sa mélancolie, le docteur Benn songe à sa femme, à toutes ces femmes, auxquelles il a emboîté le pas. Et Bruxelles? Ne serait-il venu à Knokke que pour revoir cette ville qui le subjugua en 1916?
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