Les Poètes issus du surréalisme
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PAUL ÉLUARD (1895-1952)
Les premiers poèmes d'Éluard, recueillis dans Capitale de la douleur (1926), L'Amour, la Poésie (1929), La Vie
immédiate (1932), La Rose publique (1934), Les Yeux fertiles (1936), illustrent, par de perpétuels chevauchements
entre le monde réel et le monde du rêve, l'attitude surréaliste.
Puis Éluard renonce à une inspiration uniquement
subjective : ses derniers recueils le montrent profondément engagé dans la résistance nationale ou les batailles
politiques.
Paul Éluard est un poète-né, au regard limpide et à la voix pure.
Sa poésie, proche de la sensation
primitive, traduit son intimité avec la nature, avec les objets, avec un être cher.
Qu'elle chante l'amour ou la liberté,
elle révèle la ferveur d'une âme accueillante et généreuse.
Avec des mots très simples, mais harmonieusement
associés, elle énonce un message de communion :
Comme le jour dépend de l'innocence
Le monde entier dépend de tes yeux purs
Et tout mon sang coule dans leurs regards.
LOUIS ARAGON (né en 1897)
Les poèmes dadaïstes et surréalistes d'Aragon, réunis dans des recueils comme Le Mouvement perpétuel (19201924), témoignent d'une grande faculté d'invention verbale, mais ont sans doute moins de portée que ses écrits en
prose : Anicet (1921), où tente de se définir la révolte de la jeune génération; Le Paysan de Paris (1926), où éclate
la poésie de la vie quotidienne dans la grande ville; le Traité du style (1928), oeuvre polémique d'une violence
provocante, d'ailleurs cruelle aux abus de l'écriture automatique.
Comme Éluard et avant Éluard, Aragon a évolué vers une poésie engagée; dans Hourra l'Oural, il célèbre les
conquêtes de la révolution bolcheviste.
La guerre, dans Le Crève-coeur, puis la Résistance lui fourniront une
nouvelle source d'inspiration poétique : il adoptera alors le vers régulier, chantera la patrie et créera une poésie
savante par ses procédés, mais populaire par son esprit et par sa forme.
Aragon a retenu les leçons de Villon, de
Hugo, de Rimbaud, d'Apollinaire, de Péguy; mais son souffle, son rythme, son génie de l'image, l'imposent comme
un créateur authentique.
ROBERT DESNOS (1900-1945)
Robert Desnos, sous l'occupation, fut déporté en Bohème, où il mourut du typhus.
Pendant huit ans, il avait joué
dans le mouvement surréaliste, écrit Breton, « un rôle nécessaire, inoubliable », grâce à sa faculté de création
onirique et à son génie verbal : plus activement qu'aucun autre, il nota ses rêves et pratiqua, sous hypnose,
l'écriture automatique.
Sa poésie (Corps et Biens, 193o) foisonne en images insolites.
Desnos est pourtant capable
aussi d'émouvoir par un lyrisme très simple et d'étonner par une virtuosité métrique ou rythmique à laquelle ne
demeurent pas étrangères les contraintes de l'art..
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