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L'essentiel dans l'éducation, ce n'est pas la doctrine enseignée, c'est l'éveil disait Renan Qu'en pensez-vous ?

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L'école des savoirs rentables 1. Des savoirs sclérosés : préférer des connaissances coupées du monde est anachronique. Ex. : J. Vallès, dans L'Enfant, a beaucoup souffert de cet apprentissage forcé du latin et du grec, et constate : « Quelle odeur de vieux ! » - L'on aboutit à un savoir de pédant, qui n'est qu'un vernis destiné à réussir un examen, mais qui n'apporte rien à la formation de la personnalité : « Savoir par coeur n'est pas savoir », constate Montaigne. Ex. : Rousseau, dans Emile qui pose le problème de l'éducation, préfère ne pas donner de livre à son élève, à l'exception de Robinson Crusoé de D. Defoe : « Je hais les livres. Ils n'apprennent qu'à parler de ce qu'on ne sait pas. » 2.

« Introduction - A l'heure des réformes de l'orthographe française, des débats sur le maintien ou non de certains examens, l'on peut s'interroger plus profondément sur les finalités de l'éducation. - Un auteur du siècle passé, Renan, proposait déjà un pro-gramme d'éducation qui semble très moderne : « L'essentiel dans l'éducation, affirme-t-il, ce n'est pas la doctrine enseignée, c'est l'éveil.

» Il opposait une tâche primordiale à l'éducation, essentielle, celle d'éveiller, à l'accessoire qui serait le contenu enseigné. - L'on ne peut apparemment que souscrire à ce noble rôle assigné à l'éducation.

Mais il faut se garder de deux écueils : le laxisme au profit de l'éveil ou, au contraire, un enseignement purement utilitaire.

Tout est affaire d'équilibre et de réflexion sur les modalités de l'éducation. - D'où les axes de réflexion suivants : I.

L'essentiel c'est l'éveil II.

Les deux écueils de l'éducation III.

Les conditions d'une éducation idéale I.

L'essentiel c'est l'éveil A.

L'éducation comme méthode 1.

Retour à l'étymologie : « educare » signifie en latin nourrir un petit animal, le former.

Le verbe est formé sur la racine « ducere » qui veut dire conduire.

L'éducation est donc bien une démarche qui vise à forger un individu.

La nourriture peut être matérielle ou spirituelle. - Il s'agit d'ouvrir les yeux et les esprits des enfants, de leur faire découvrir le monde qui les entoure et leur monde intérieur. 2.

L'éducation est un dynamisme : ne se contentant pas d'apporter un contenu, une masse de connaissances, l'éducation est une manière d'aborder tous les sujets.

L'étymologie grecque du mot « méthode » signifie « chemin » ; belle image que celle de la promenade ! - Le contenu importe alors peu : l'on peut raisonner aussi bien en sciences qu'en arts.

L'éducation, c'est donc avant tout apprendre à apprendre. - L'une des composantes primordiales de l'éducation est la curiosité ; c'est elle qui facilite l'acquisition de connaissances, parce que l'élève a le goût d'apprendre. B.

Formation de la personnalité 1.

Formation de l'esprit : l'éducation entraîne les facultés intellectuelles, mémoire, analyse des connexions logiques. « Instruire, c'est former le jugement », affirmait Montaigne au xvi ème siècle déjà, dans sa conception très moderne de l'éducation. Ex.

: l'étude des langues permet une vision de modes de pensée différents. 2.

Formation du corps : le vieil adage « mens sana in corpore sano » (« un esprit sain dans un corps sain ») dit combien l'équilibre du corps est nécessaire à celui de l'intellect. Ex.

: Gargantua, dans l'œuvre de F.

Rabelais, enjoint à son fils Pantagruel de pratiquer les exercices des armes et tous les sports possibles.

Il voulait des jeunes gens « galantement s'exerçant le corps, comme ils avaient les âmes auparavant exercées ». 3.

Formation morale et civique : Montaigne demandait, dans le chapitre des Essais consacré à l'éducation des enfants, que l'on juge la valeur d'un enseignement sur un élève « non par le témoignage de sa mémoire, mais de sa vie ». - Par ailleurs, l'on peut penser que l'éducation forme des citoyens plus respectueux du bien et du bonheur d'autrui.

« Ouvrez des écoles, vous fermerez des prisons », affirmait V.

Hugo au siècle dernier.

Inversement, la pratique de la vie en société polit les hommes. Ex.

: Montesquieu a montré dans L'Esprit des lois combien la vie civique était capitale dans la formation complète d'un individu : « C'est lorsque nous entrons dans le monde que l'éducation en quelque façon commence.

Là est l'école de ce que l'on appelle l'honneur.

» Transition : L'éducation en effet a pour tâche essentielle d'éveiller la personnalité de chacun, de lui apprendre à gérer des connaissances plus que lui inculquer ces connaissances brutes.

Elle doit éviter l'écueil d'un savoir formel et sclérosé.

Mais elle doit aussi veiller à ne pas tomber dans l'excès d'une école vidée de substance. II.

Les deux écueils de l'éducation A.

L'école ouverte sur la rue 1.

Abolition des savoirs traditionnels : on a eu tendance, au nom de l'épanouissement libre des enfants,-à ouvrir les murs de l'école, la vidant de son sens. Ex.

: la multiplication des enquêtes dans les villes, au lieu d'un cours d'instruction civique ; les sorties scolaires qui dispensent d'apprendre et sont plus des récréations que l'occasion d'un enrichissement. - Il faut adapter l'école à la réalité du temps, dit-on : on y reproduit donc les schémas de sélection de la vie active, on veut y faire entrer la vie de l'entreprise, le travail à la chaîne (succession des cours, gestion du temps). - L'école n'est plus un lieu privilégié et protégé, mais un avant-goût du futur. 2.

Le goût de la facilité : cela tient à une tendance naturelle de l'homme qui rechigne devant l'effort.. »

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