L'essentiel dans l'éducation, ce n'est pas la doctrine enseignée, c'est l'éveil disait Renan Qu'en pensez-vous ?
Extrait du document
«
Introduction
- A l'heure des réformes de l'orthographe française, des débats sur le maintien ou non de certains examens, l'on
peut s'interroger plus profondément sur les finalités de l'éducation.
- Un auteur du siècle passé, Renan, proposait déjà un pro-gramme d'éducation qui semble très moderne : «
L'essentiel dans l'éducation, affirme-t-il, ce n'est pas la doctrine enseignée, c'est l'éveil.
» Il opposait une tâche
primordiale à l'éducation, essentielle, celle d'éveiller, à l'accessoire qui serait le contenu enseigné.
- L'on ne peut apparemment que souscrire à ce noble rôle assigné à l'éducation.
Mais il faut se garder de deux
écueils : le laxisme au profit de l'éveil ou, au contraire, un enseignement purement utilitaire.
Tout est affaire
d'équilibre et de réflexion sur les modalités de l'éducation.
- D'où les axes de réflexion suivants :
I.
L'essentiel c'est l'éveil
II.
Les deux écueils de l'éducation
III.
Les conditions d'une éducation idéale
I.
L'essentiel c'est l'éveil
A.
L'éducation comme méthode
1.
Retour à l'étymologie : « educare » signifie en latin nourrir un petit animal, le former.
Le verbe est formé sur la
racine « ducere » qui veut dire conduire.
L'éducation est donc bien une démarche qui vise à forger un individu.
La
nourriture peut être matérielle ou spirituelle.
- Il s'agit d'ouvrir les yeux et les esprits des enfants, de leur faire découvrir le monde qui les entoure et leur monde
intérieur.
2.
L'éducation est un dynamisme : ne se contentant pas d'apporter un contenu, une masse de connaissances,
l'éducation est une manière d'aborder tous les sujets.
L'étymologie grecque du mot « méthode » signifie « chemin » ;
belle image que celle de la promenade !
- Le contenu importe alors peu : l'on peut raisonner aussi bien en sciences qu'en arts.
L'éducation, c'est donc avant
tout apprendre à apprendre.
- L'une des composantes primordiales de l'éducation est la curiosité ; c'est elle qui facilite l'acquisition de
connaissances, parce que l'élève a le goût d'apprendre.
B.
Formation de la personnalité
1.
Formation de l'esprit : l'éducation entraîne les facultés intellectuelles, mémoire, analyse des connexions logiques.
« Instruire, c'est former le jugement », affirmait Montaigne au
xvi ème siècle déjà, dans sa conception très moderne de l'éducation.
Ex.
: l'étude des langues permet une vision de modes de pensée différents.
2.
Formation du corps : le vieil adage « mens sana in corpore sano » (« un esprit sain dans un corps sain ») dit
combien l'équilibre du corps est nécessaire à celui de l'intellect.
Ex.
: Gargantua, dans l'œuvre de F.
Rabelais, enjoint à son fils Pantagruel de pratiquer les exercices des armes et
tous les sports possibles.
Il voulait des jeunes gens « galantement s'exerçant le corps, comme ils avaient les âmes
auparavant exercées ».
3.
Formation morale et civique : Montaigne demandait, dans le chapitre des Essais consacré à l'éducation des
enfants, que l'on juge la valeur d'un enseignement sur un élève « non par le témoignage de sa mémoire, mais de sa
vie ».
- Par ailleurs, l'on peut penser que l'éducation forme des citoyens plus respectueux du bien et du bonheur d'autrui.
«
Ouvrez des écoles, vous fermerez des prisons », affirmait V.
Hugo au siècle dernier.
Inversement, la pratique de la
vie en société polit les hommes.
Ex.
: Montesquieu a montré dans L'Esprit des lois combien la vie civique était capitale dans la formation complète
d'un individu : « C'est lorsque nous entrons dans le monde que l'éducation en quelque façon commence.
Là est
l'école de ce que l'on appelle l'honneur.
»
Transition : L'éducation en effet a pour tâche essentielle d'éveiller la personnalité de chacun, de lui apprendre à
gérer des connaissances plus que lui inculquer ces connaissances brutes.
Elle doit éviter l'écueil d'un savoir formel et
sclérosé.
Mais elle doit aussi veiller à ne pas tomber dans l'excès d'une école vidée de substance.
II.
Les deux écueils de l'éducation
A.
L'école ouverte sur la rue
1.
Abolition des savoirs traditionnels : on a eu tendance, au nom de l'épanouissement libre des enfants,-à ouvrir les
murs de l'école, la vidant de son sens.
Ex.
: la multiplication des enquêtes dans les villes, au lieu d'un cours d'instruction civique ; les sorties scolaires qui
dispensent d'apprendre et sont plus des récréations que l'occasion d'un enrichissement.
- Il faut adapter l'école à la réalité du temps, dit-on : on y reproduit donc les schémas de sélection de la vie active,
on veut y faire entrer la vie de l'entreprise, le travail à la chaîne (succession des cours, gestion du temps).
- L'école n'est plus un lieu privilégié et protégé, mais un avant-goût du futur.
2.
Le goût de la facilité : cela tient à une tendance naturelle de l'homme qui rechigne devant l'effort..
»
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