L'oeuvre d'André Breton
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LA CARRIÈRE DE BRETON
Jeune étudiant en médecine, André Breton fut attaché pendant la guerre de 1914-1918 à un service psychiatrique;
il s'initia, en même temps, aux théories de Freud et vit dans la psychanalyse une méthode capable de renouveler la
connaissance du monde mental.
Après l'Armistice, il fut, parmi les dadaïstes, celui qui discerna le plus clairement la
nécessité de ne pas s'en tenir à une négation systématique.
Le Manifeste surréaliste, qu'il lança en 1924, répondit à
cette exigence, en ouvrant les voies à un renouvellement de la création poétique.
Breton anima aussi une revue, La
Révolution surréaliste.
Son activité n'a jamais cessé de se confondre avec la vie même du mouvement, dont il a
défini les aspirations avec éclat.
L'OEUVRE DE BRETON
Outre ses écrits théoriques, André Breton a publié, tantôt seul, tantôt en collaboration avec Philippe Soupault, Paul
Éluard ou René Char, plusieurs volumes d'une poésie chaotique et fulgurante (Mont de piété, 1919; Les Champs
magnétiques, 1921; L'Immaculée Conception, 193o; Ralentir travaux, 193o; L'Union libre, 1931 ; Le Revolver à
cheveux blancs, 1932).
Mais son oeuvre la plus marquante est sans doute un récit vécu, Nadja (1928).
Nadja.
Nadja est une jeune femme au regard mystérieux que le narrateur a rencontrée pour la première fois dans une rue
parisienne.
Il la revoit, puis la perd de vue et la retrouve par hasard, à plusieurs reprises, comme si le destin
s'ingéniait à leur ménager des entrevues.
Elle lit dans ses pensées ou dans ses rêves; elle l'intrigue par
d'extraordinaires dessins; elle le bouleverse par des révélations que l'événement vérifie; elle l'introduit « dans un
monde presque défendu, qui est celui des rapprochements soudains, des pétrifiantes coïncidences », Sous son
influence, à laquelle il tente vainement de résister, il en vient à admettre les circonstances les plus improbables, à
douter des certitudes les mieux assises.
Il éprouve bientôt, en sa présence, une terreur sacrée.
Nadja, pourtant,
s'abîme dans son univers intérieur; reconnue folle, elle est internée.
Mais qu'est-ce que la folie ? Et qui dira si Nadja
n'a pas eu part à la vraie connaissance?
L'EXEMPLE DE BRETON
André Breton a toujours défendu ses principes avec une héroïque intransigeance.
Beaucoup de ses amis se sont
éloignés de lui pour devenir les champions d'une idéologie : il les a reniés, afin de protéger l'autonomie du
mouvement.
Selon lui, le surréalisme, « né d'une affirmation de foi sans limites dans le génie de la jeunesse »,
demeure la seule école de création féconde et libre.
La langue de l'écrivain contribue à l'efficacité de sa dialectique.
Sa phrase, toujours entraînante, mais souvent
dépouillée, s'illumine aussi parfois de poésie.
Une image brusquement jaillie dans l'éclair d'un adjectif résume toute
une esthétique : « La beauté sera convulsive ou ne sera pas.
» Une audacieuse rencontre de termes éveille une
vision magique : « A flanc d'abîme, construit en pierre philosophale, s'ouvre le château étoilé.
».
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