L'oeuvre de Pierre LOTI
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LA CARRIÈRE DE LOTI
Julien Viaud a raconté dans plusieurs livres de souvenirs (Le Roman d'un enfant,
1890; Prime Jeunesse, 1919; Un Jeune Officier pauvre, 1923) ses premières années à
Rochefort, où sa mère l'éleva « comme une petite fleur rare de serre chaude »; son
adolescence fascinée par le prestige d'un frère chirurgien de la marine; puis l'éveil de sa
vocation maritime, la préparation de l'École navale au lycée Henri-IV, le séjour sur le navireécole Le Borda et les premières croisières.
A Tahiti, qu'il découvre avec enchantement, une jeune indigène lui donne le nom de Loti, qu'il
adopte; en Turquie, il rencontre une musulmane, dont il se sépare avec déchirement; ces
aventures revivent, la seconde dans Aziyadé (1879), la première dans Rarahu, idylle
polynésienne (1880), qui deviendra Le Mariage de Loti (1882).
L'imagination joue un plus grand
rôle dans Mon frère Yves (1883), dans Pêcheur d'Islande (1886), deux drames poignants qui
ont pour héros des marins bretons; et plus tard dans Ramuntcho (1897), une histoire d'amour
qui se déroule en pays basque.
Presque toujours, cependant, Loti se borne à transposer ses
impressions d'éternel errant : l'intrigue ténue de Madame Chrysanthème (1887) se déroule au
Japon; celle des Désenchantées (1906) ramènera le lecteur dans le cadre turc du premier
roman.
Vers la fin de sa vie, d'ailleurs, l'écrivain adopte de préférence le genre nu du récit de
voyages : il évoque la Palestine, la Chine, l'Arabie, l'Inde, la Perse, l'Égypte (La Mort de Philae,
1909).
Il prend sa retraite, en 1910, comme capitaine de vaisseau.
Pêcheur d'Islande.
Yann, un jeune Paimpolais, pêche dans les eaux d'Islande avec Sylvestre, le fiancé de sa soeur, et trois autres
compagnons.
A Paimpol, une jeune fille, Gaud, languit de son absence, Au retour, Yann, par fausse honte, évite
Gaud.
Sylvestre,
cependant, qui est parti sous les drapeaux, est tué en Chine et laisse une grand-mère inconsolable; Gaud vient
habiter auprès d'elle.
Yann reparaît, enfin décidé à épouser Gaud; mais il doit, repartir pour l'Islande et périt en mer.
LE DRAME DE LOTI
Pierre Loti a décrit les émotions fragiles d'une âme qui a cherché en vain dans toutes les
régions du globe un remède à sa mélancolie.
Il a subi l'envoûtement des paysages exotiques; il
a aimé la simplicité des civilisations primitives; il a rêvé de se fixer dans quelque paradis
terrestre.
Jamais, pourtant, il ne parvint à étreindre un bonheur stable; partout l'ont poursuivi
la hantise de la mort et le sentiment de l'universelle illusion.
Romantique attardé, Loti, par son
désenchantement, fait songer à l'auteur de René, auquel il s'apparente aussi par son art : sa
phrase est moins somptueuse, moins colorée que celle de Chateaubriand, mais reflète
heureusement, dans son harmonie un peu molle, la poésie des lointains horizons et le charme
toujours vain d'un rêve intérieur.
Le roman
17.
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