Louis-Xavier de RICARD (1843-1911) (Recueil : Ciel, rue et foyer) - Clair de lune dans Paris
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Louis-Xavier de RICARD (1843-1911) (Recueil : Ciel, rue et foyer) - Clair de lune dans Paris À Henri Winter. Minuit faisait jaillir, comme des étincelles, Les gerbes de ses sons qui, palpitant des ailes, Montaient et vibraient en tremblant, L'air était sec et vif ; la nuit calme et splendide ; Et le dôme du ciel, sans vapeur et sans ride, Était couvert d'or scintillant. La lune avait tendu les blancheurs de son voile ; On eût dit qu'un vent frais, passant sur chaque étoile, Les faisait osciller ; et que, confusément Semé d'une poussière impalpable et dorée, Du vif argent, teinté d'une teinte azurée, Animait cette nuit l'orbe du firmament. Vous alliez calmement, baigné de clarté sombre ; Vos pas s'amortissaient dans le silence et l'ombre ; Peut-être alors sur votre bras S'appuyait doucement le bras d'une maîtresse ; Et, penché vers ses yeux tout trempés de tendresse, Vous alliez en causant tout bas. Vous disiez de ces mots qui font palpiter l'âme. - Oh ! la nuit, à son bras presser un bras de femme ! - Et la lune, rêveuse au fond des horizons, Avait acculé l'ombre au tournant d'une rue ; Et, tombant sur les toits, sa clarté vive et drue Faisait saillir en noir le profil des maisons !
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