Marc-Antoine Girard de SAINT-AMANT (1594-1661) - Plainte sur la mort de Sylvie
Extrait du document
«
Marc-Antoine Girard de SAINT-AMANT, « Plainte sur la mort de Sylvie ».
1.
Ruisseau qui cours après toi-même
2.
Et qui te fuis toi-même aussi,
3.
Arrête un peu ton onde ici
4.
Pour écouter mon deuil extrême.
5.
Puis, quand tu l'auras su, va-t'en dire à la mer
6.
Qu'elle n'a rien de plus amer.
7.
Raconte-lui comme Sylvie,
8.
Qui seule gouverne mon sort,
9.
A reçu le coup de la mort
10.
Au plus bel âge de la vie,
11.
Et que cet accident triomphe en même jour
12.
De toutes les forces d'Amour.
13.
Las ! je n'en puis dire autre chose,
14.
Mes soupirs tranchent mon discours.
15.
Adieu, ruisseau, reprends ton cours
16.
Qui, non plus que moi, se repose ;
17.
Que si, par mes regrets, j'ai bien pu t'arrêter,
18.
Voici des pleurs pour te hâter.
Saint-Amant (1594-1661), poète baroque.
Poète qui se différenciait des autres, se vantant par exemple d'ignorer le latin et le grec, mais de parler l'anglais,
l'italien et l'espagnol.
Grand voyageur, il composa surtout des poèmes, des chansons à boire, des sonnets où il chante
la joie de vivre et la bonne chère.
« Plainte sur la mort de Sylvie ».
Poème composé de 3 sizains.
Dans chaque sizain, il y a 5 octosyllabes et un alexandrin (au 5e vers).
Disposition des rimes : dans chaque sizain, dans les 4 premiers vers, les rimes sont embrassées, du type ABBA.
Puis
dans les 2 derniers vers, les rimes sont suivies, du type AA.
Alternance respectée entre les rimes féminines (qui se terminent par un e muet > -e, -es, -ent) et les rimes
masculines.
I- Souffrances du poète
A- L’agitation du ruisseau
• Poète qui s’adresse au ruisseau > allocution rhétorique.
• Allitération en [t] avec « toi » ; « te » ; « toi » ; « arrête » ; « ton »…
• Assonance en [i] avec « ruisseau ; qui ; qui ; fuis ; aussi ; ici ».
• « qui cours après toi-même / Et qui te fuis toi-même aussi ».
Réciprocité et paradoxe.
Cf.
la répétition de « toi-même » > insistance.
• Évoque le mouvement du ruisseau.
Cf.
« cours » ; « fuis », ce qui s’oppose à « arrête ».
∆) Sorte de course effrénée mais inutile du ruisseau.
B- Le deuil du poète
• Poète qui veut prendre le ruisseau comme confident..
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