Marcel Aymé, Travelingue IV.
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Marcel Aymé, Travelingue IV.
Pontdebois se trouvait à la maison et commençait à regretter de s'être laissé retenir à déjeuner. A la nouvelle que les ouvriers de chez Renault avaient occupé les usines, il accourait pour échanger des impressions et se repaître un peu de l'angoisse des milieux patronaux, mais il lui fallait rester sur sa fièvre. Mme Lasquin, qu'il avait voulu entretenir de ces graves événements, n'était pas du tout surprise que les usines Renault fussent occupées par les ouvriers. Elle n'y voyait pas d'inconvénient et plaignait les grévistes qui devaient être bien mal couchés. Pierre Lenoir, lui, préférait ne pas entendre parler de ces choses-là, craignant que son père ne voulût tirer parti d'un pareil mouvement au cas où il viendrait à se généraliser et tremblant déjà d'être bombardé à un poste important à la faveur du tumulte.
"Enfin, lui demanda Pontdebois, qu'est-ce qu'on en dit, à l'usine ?
– Vous savez, dans les bureaux, on ne voit pas grand-chose.
– Vous avez vu Chauvieux ?
– Oui. Il a l'air plus en train que d'habitude. L'idée de la grève sur le tas paraît l'enchanter."
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