Maupassant, Bel Ami, les retrouvailles de Bel-Ami avec ses parents.
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Maupassant, Bel Ami, les retrouvailles de Bel-Ami avec ses parents.
Mais quand il se remit en marche, Duroy aperçut soudain, à quelques centaines de mètres, deux vieilles gens qui s'en venaient, et il sauta de la voiture, en criant : " Les voilà. Je les reconnais. "
C'étaient deux paysans, l'homme et la femme, qui marchaient d'un pas régulier, en se balançant et se heurtant parfois de l'épaule. L'homme était petit, trapu, rouge et un peu ventru, vigoureux malgré son âge ; la femme, grande, sèche, voûtée, triste, la vraie femme de peine des champs qui a travaillé dès l'enfance et qui n'a jamais ri, tandis que le mari blaguait en buvant avec les pratiques.
Madeleine aussi était descendue de voiture et elle regardait venir ces deux pauvres êtres avec un serrement de coeur, une tristesse qu'elle n'avait point prévue. Ils ne reconnaissaient point leur fils, ce beau monsieur, et ils n'auraient jamais deviné leur bru dans cette belle dame en robe claire.
Ils allaient, sans parler et vite, au-devant de l'enfant attendu, sans regarder ces personnes de la ville que suivait une voiture.
Ils passaient. Georges, qui riait, cria :
" Bonjour, pé Duroy. "
Ils s'arrêtèrent net, tous les deux, stupéfaits d'abord, puis abrutis de surprise. La vieille se remit la première et balbutia, sans faire un pas :
" C'est-i té, not' fieu ? "
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