Maurice DU PLESSYS (1864-1924) (Recueil : Les tristes) - La chanson d'un soir de tempête
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Maurice DU PLESSYS (1864-1924) (Recueil : Les tristes) - La chanson d'un soir de tempête J'ai sablé le vin, j'ai humé les roses ; J'ai cueilli la fleur du plus beau baiser : Je ne trouve plus au fond de ces choses De quoi me griser... Les jours ont brillé sur ma tête pâle Sans m'apprendre rien du Tout qu'il y a : Mon coeur m'apparaît comme sort d'un châle Un camélia... Jeunesse, éclair ! jours enfuis comme un rêve ! Flambeaux morts de gloire en cendre à mes pieds, Le Temps vous a pris comme un aigle enlève Les sanglants ramiers ! A mes pieds, des flots ô plèbe insultante ! Du lâche Destin prête-nom menteur ! Arrière, Avenir qu'attend sous la tente Achille et mon coeur ! Passions, passé, crache ça, mon âme, Comme ces hauts cieux d'éclairs déchirés Vident par cent trous dans les eaux leur flamme : Homme, ici mourez ! Non, vivons ! Mais si, dans l'atroce lutte, Je dois au vain flot céder le terrain, A ma lèvre expire en silence, Ô flûte Morte dans l'airain !
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