Montaigne, Préface,"Avis aux lecteurs"
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Montaigne, Préface,"Avis aux lecteurs"
C'est ici un livre de bonne foi, lecteur. Il t'avertit, dès l'entrée, que je ne m'y suis proposé aucune fin, que domestique et privée. Je n'y ai eu nulle considération de ton service, ni de ma gloire. Mes forces ne sont pas capables d'un tel dessein. Je l'ai voué à la commodité particulière de mes parents et amis : à ce que m'ayant perdu (ce qu'ils ont à faire bientôt) ils y puissent retrouver aucuns traits de mes conditions et humeurs, et que par ce moyen ils nourrissent, plus entière et plus vive, la connaissance qu'ils ont eue de moi. Si c'eût été pour rechercher la faveur du monde, je me fusse mieux paré et me présenterais en une marche étudiée. Je veux qu'on m'y voie en ma façon simple, naturelle et ordinaire, sans contention et artifice : car c'est moi que je peins. Mes défauts s'y liront au vif, et ma forme naïve, autant que la révérence publique me l'a permis. Que si j'eusse été entre ces nations qu'on dit vivre encore sous la douce liberté des premières lois de nature, je t'assure que je m'y fusse très volontiers peint tout entier, et tout nu. Ainsi, lecteur, je suis moi-même la matière de mon livre : ce n'est pas raison que tu emploies ton loisir en un sujet si frivole et si vain. Adieu donc.
De Montaigne, ce 12 de juin 1580.
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- Dans la préface d'un recueil d'apologues, un éditeur veut convaincre les lecteurs adultes que ces textes ne sont pas réservés aux enfants mais aussi écrits pour tous. Vous rédigerez cet avant-propos en vous appuyant sur votre connaissance du genre, les textes étudiés en classe et vos lectures personnelles.
- Théophile Gautier écrit en 1834 dans la préface de Mademoiselle de Maupin : « Il n'y a de vraiment beau que ce qui ne peut servir à rien ; tout ce qui est utile est laid ». Vous réagissez à cette citation dans un article destiné au courrier des lecteurs de votre journal habituel. Votre réflexion portera sur la poésie et non sur l'art en général.
- Dans la préface de son Dictionnaire philosophique Voltaire écrit : les livres les plus utiles sont ceux dont les lecteurs font eux-mêmes la moitié; ils entendent les pensées dont on leur présente le germe ; ils corrigent ce qui leur semble défectueux, et fortifient par leurs réflexions ce qui leur parait faible. Que pensez-vous de cette affirmation ?
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