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On a dit de Molière qu'il « côtoie parfois le tragique ». Montrez-le par des exemples précis, sans oublier de faire voir que le poète ne perd jamais de vue la règle essentielle de la comédie qui est de faire rire les honnêtes gens.

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crainte inspirée par Tartuffe, en qui on discerne très vite un redoutable coquin, capable des pires entreprises ; par Alceste, violent dans ses colères, par don Juan, froidement scélérat, etc. ; b. pitié pour Mariane, si douce, si timide, si sensible ; pour son frère Damis, jeune homme au coeur vif, mais si brave ; pour Orgon lui-même, honnête homme qui reconnaît trop tard sa bêtise, etc. II. Et pourtant, Molière fait du rire l'objet essentiel de ses comédies, car il détend les situations les plus sérieuses : a. dans le cours de la pièce par l'intervention d'un personnage comique (Dorine dans Le Tartuffe, Dubois dans Le Misanthrope, Sganarelle dans Don Juan, etc.) ; b. à la fin de la pièce, par un dénouement qui ramène le rire, ou du moins le soulagement (arrivée de l'exempt dans Le Tartuffe, ruse d'Ariste dans Les Femmes savantes, etc.). III.

« MOLIÈRE ET LE TRAGIQUE On a dit de Molière qu'il « côtoie parfois le tragique ».

Montrez-le par des exemples précis, sans oublier de faire voir que le poète ne perd jamais de vue la règle essentielle de la comédie qui est de faire rire les honnêtes gens. Introduction : La tragédie a pour objet essentiel d'exciter la crainte et la pitié.

Y a-t-il parfois, dans les comédies de Molière, soit du fait des situations, soit du fait des caractères, de quoi exciter ces deux sentiments ? Telle est la première question.

D'autre part, par quels moyens Molière dissipe-t-il ces sentiments en ramenant le rire, tel est l'objet de la seconde... I.

Les comédies de Molière côtoient parfois le tragique. 1.

du fait des situations qui excitent : a.

la crainte des malheurs qui peuvent survenir dans Le Tartuffe, un père veut imposer à sa fille un mariage odieux, une famille de braves gens est tout à coup menacée par un coquin qui lève le masque ; dans Le Misanthrope, un honnête homme très épris est exposé à la trahison d'une coquette, etc.) ; b.

la pitié pour les victimes, quand les malheurs qu'on redoutait pour elles semblent se réaliser (dans Le Tartuffe, pitié pour la pauvre Mariane qui tombe en vain aux pieds de son père, pour la famille d'Orgon sur le point d'être expulsée, pour Orgon lui-même exposé à être saisi et incarcéré, etc.) ; 2.

du fait des caractères qui ont en eux de quoi justifier l'éveil de ces deux sentiments : a.

crainte inspirée par Tartuffe, en qui on discerne très vite un redoutable coquin, capable des pires entreprises ; par Alceste, violent dans ses colères, par don Juan, froidement scélérat, etc.

; b.

pitié pour Mariane, si douce, si timide, si sensible ; pour son frère Damis, jeune homme au cœur vif, mais si brave ; pour Orgon lui-même, honnête homme qui reconnaît trop tard sa bêtise, etc. II.

Et pourtant, Molière fait du rire l'objet essentiel de ses comédies, car il détend les situations les plus sérieuses : a.

dans le cours de la pièce par l'intervention d'un personnage comique (Dorine dans Le Tartuffe, Dubois dans Le Misanthrope, Sganarelle dans Don Juan, etc.) ; b.

à la fin de la pièce, par un dénouement qui ramène le rire, ou du moins le soulagement (arrivée de l'exempt dans Le Tartuffe, ruse d'Ariste dans Les Femmes savantes, etc.). III.

D'autre part, si certains caractères ont tendance à devenir tragiques, Molière, au moment où cette tendance se manifeste, a soin de les ramener à la comédie par quelque autre aspect qu'il a prêté à leur caractère (Alceste, amoureux passionné et un instant menaçant, sera aussi un amoureux faible, dont Célimène aura raison avec un sourire qui passera sur nos lèvres ; Harpagon, en fureur parce qu'on lui a volé sa cassette, ne parle que de faire pendre les gens ; mais l'égarement grotesque où l'a jeté ce vol rendent ses menaces plus ridicules que redoutables). Conclusion : Molière a dû respecter le principe de la distinction des genres, et faire des comédies où règne le comique.

Mais il n'est pas douteux que ces mêmes comédies renferment parfois des éléments tragiques ou susceptibles de le devenir.

Or, ces deux aspects ne se retrouvent-ils pas, rapprochés pareillement dans la vie ? Molière les a embrassés, à certains moments, d'une seule vue, et c'est par là qu'on peut mesurer le mieux l'étendue et la puissance de son observation.. »

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