On se plaint quelquefois des écrivains qui disent moi. Parlez-nous de nos, leur crie-t-on. Hélas ! Quand je vous parle de moi, je vous parle de vous. Comment ne le sentez-vous pas ? Ah ! Insensé qui crois que je ne suis pas toi ! (Victor HUGO). qu'en pensez-vous ?
Extrait du document
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Le lyrisme est absent de la poésie du XVIIe siècle.
Pour Malherbe lui-même les thèmes lyriques ne sont que des lieux
communs qu'il développe à la façon d'un orateur : Stances à Du Perrier.
C'est seulement au XIXe siècle, avec le
Romantisme et sous l'influence de Jean-Jacques et de Chateaubriand, que la poésie deviendra vraiment l'âme qui se
révèle et se répand.
Ce n'a pas été sans protestation et le Parnasse sera une réaction contre la poésie personnelle
(sonnet de Leconte de Lisle : les Montreurs).
Aux attaques, Victor Hugo répond dans la préface des
Contemplations....
I.
Qu'est-ce que la poésie personnelle ?
C'est celle qui n'a d'autre objet que la personne même du poète, sa vie et ses sentiments : joies, souffrances,
amours, déceptions, rêves.
Exemples : Lamartine,...
Hugo : Ce siècle avait deux ans.
II.
Avantages.
1.
Elle est plus émouvante et plus vraie.
La poésie classique peut paraître froide et conventionnelle.
Le poète
romantique nous parle de lui-même, il prend comme « cordes de sa lyre » les fibres mêmes du coeur humain.
S'il est
sincère et sait donner à l'expression de ses sentiments un caractère de généralité assez étendu pour rencontrer nos
propres sentiments, il nous touche plus profondément.
Exemple : Le Lac...
La tristesse d'Olympio...
Les sanglots de
Musset.
2.
En nous parlant de lui, le poète nous parle, en effet, de nous-mêmes.
Chaque homme porte en soi la forme
entière de l'humaine condition.
Mêmes passions, mêmes sentiments, mêmes rêves, mêmes espérances....
Quel père
ne se reconnaîtra dans l'ode A Villequier ?...
Le meilleur moyen de nous toucher, c'est, pour le poète, de laisser
parler son coeur.
III.
Dangers.
Est-ce à dire que la poésie personnelle soit sans danger ?
1.
Il est facile de tomber dans des abus choquants ou ridicules.
Musset, dans le Merle blanc, les montre bien du
doigt.
Le poète croit que tout ce qui le concerne intéresse le lecteur.
Il ne lui épargne rien, se confesse et confesse
les autres en public, livre à la risée ou à la pitié ses secrets les plus intimes.
2.
Il peut aussi poser, désirer nous étonner par l'étalage de sentiments rares ou de souffrances inouïes...
Tous les
Romantiques sont des êtres d'exception ou du moins ont voulu nous le persuader.
Or, ils ne nous intéressent
qu'autant qu'ils nous ressemblent.
Nous nous garderons bien de condamner, pour cela, la poésie personnelle qui a produit de si beaux chefs-d'oeuvre.
C'est d'ailleurs, dans leurs romans autobiographiques plus que dans leurs poésies que les Romantiques sont tombés
dans les excès qu'on vient de signaler.
Comme dit Faguet (XVIesiècle, p.
315): II n'est mauvais de parler de soi que
quand on songe à en parler.
Parler de soi en se parlant à soi-même, c'est proprement la méditation et c'est
proprement se laisser vivre...
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