Orphee - Poème de Paul Valéry
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Commentaire du poème « Orphée » de Paul Valéry
Introduction :
Ce poème est extrait de la réédition, en 1926 du recueil de Paul Valéry,
Album de vers anciens, recueil de poèmes de jeunesse rédigés entre 1890 et
1900, publié pour la première fois en 1920.
Dans ces poèmes, Valéry marque de
façon explicite son refus du nouveau, en pleine période de naissance du
surréalisme.
Dans ce sonnet, Valéry revisite, réécrit le mythe d’Orphée afin de
proposer une définition de la poésie.
Projet de lecture :En quoi ce poème constitue-t-il, une tragédie
féerique symboliste ?
I)
Un poème marqué par le goût de l’ancien
1)
Le retour à la forme du sonnet
Le titre du recueil dans lequel prend place ce poème, Album de vers
anciens, peut être interprété comme un retour à des formes anciennes,
traditionnelles, en pleine période de renouveau formel de la littérature et de la poésie avec la naissance des
mouvements dada et surréalistes.
Paul Valéry choisit donc, pour le poème « Orphée » de réinvestir la forme du sonnet,
forme traditionnelle de la poésie lyrique depuis le XVIe siècle.
Cependant Valéry prend quelques liberté avec le système
de rimes traditionnel imposé par le sonnet ( ABBA ABBA CCD EED [ ou CCD EDE] ) en proposant son propre système
prenant cette forme : ABAB ACAC BBD EED ; on observe toujours seulement quatre rimes différentes mais leur
disposition n’est plus traditionnelle.
Le choix du sonnet est en totale cohérence avec le sujet lyrique du poème qu’est Orphée, représentant
mythologique du chant et de la poésie.
2)
La référence à l’antiquité
Le retour au goût de l’ancien, par opposition au goût de la nouveauté, est véhiculé, dans ce poème, par le
réinvestissement de la grande figure mythique de l’Antiquité, Orphée.
Cette figure a fait l’objet de nombreuses œuvres
et de nombreux poètes : Ovide, Ronsard, comme Apollinaire ont réinvesti cette figure dans des poèmes exaltant les
pouvoirs de la poésie et du poète.
C’est dans cette tradition que se situe ici Paul Valéry qui multiplie, dans ce poème
les références à l’Antiquité, ne proposant pas un Orphée des temps modernes.
à relever ici les termes faisant référence à l’antiquité ( ces termes sont parfois érudits, marquant la nécessité
de la poésie d’utiliser un langage noble et de ne pas sombrer dans le langage de la modernité) : « myrtes, cirques,
mont chauve, auguste trophée, dieu, Temple, lyre ».
Le chant poétique fait surgir la féerie, comme le suggère la mention des « pierres fées » à la poésie dissout la
notion de matière, la différence entre le lourd et le léger : elle défie les lois naturelles.
(noter aussi la rime Orphée /
fées, transformant Orphée en magicien)
II)
Le pouvoir féerique du chant poétique
1)
Le pouvoir transfigurateur du chant
Le chant poétique est exalté, dans ce poème , à travers la figures d’Orphée, pour ses pouvoirs
transfigurateurs : il permet plusieurs types de transfigurations.
D’une part, par le chant poétique, le poète se
transforme en Orphée, figure mythologique, comme le suggère les premiers vers :
...
Je compose en esprit, sous les myrtes, Orphée
L'Admirable! ...
Le feu, des cirques purs descend ;
è par le chant poétique, qui est envisagé ici comme un chant spirituel le poète fait surgir et revivre la figure
d’Orphée, à laquelle il peut se comparer.
Le pouvoir transfigurateur du chant poétique d’Orphée est un pouvoir quasi-alchimique à relever les expressions
faisant référence à l’alchimie et à la transfiguration qu’elle produit :ex :
L'Admirable! ...
Le feu, des cirques purs descend;
Il change le mont chauve en auguste trophée
à le feu transfigurateur évoque ici le feu alchimique ; le verbe « change » révèle de façon explicite le pouvoir de
métamorphose du chant poétique.
Le chant poétique fait surgir la féerie, comme le suggère la mention des « pierres fées » à la poésie dissout la
notion de matière, la différence entre le lourd et le léger : elle défie les lois naturelles.
(noter aussi la rime Orphée /
fées, transformant Orphée en magicien).
Etudier aussi la personnification des pierres et des rocs allant dans le sens de
l’idée d’un chant poétique transfigurant toutes choses : « Le roc marche, et trébuche ».
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