Parlant du monde romanesque et de ses personnages, Albert Camus écrit dans L'Homme révolté : les personnages ont notre langage, nos faiblesses, nos forces. Leur univers n'est ni plus beau ni plus édifiant que le notre. Mais eux du moins,courent jusqu'au bout de leur destin et il n'est jamais de si bouleversants héros que ceux qui vont jusqu'à l'extrémité de leur passion. Commentez. Objets d'étude (extraits) : La Princesse de Clèves de La Fayette, Histoire du Chevalier Des Grieux et de
Extrait du document
III)
Les personnages de roman
accomplissent-ils tous leur destin et leurs passions ?
1)
Un destin accompli et mené jusqu'à
son terme
Certes le héros
romanesque, s'il est, à l'origine, un être humain ordinaire, a pour vertu
d'accomplir pleinement son destin. Il mène à terme tous ses projets, toutes ses
convictions et ses passions même s'il doit en mourir. Le roman a donc ici pour
fonction d'organiser le réel et la vie en vue d'un but fixé.
Ex :
·
Le héros de l'Etranger de
Camus qui est finalement condamné à mort pour avoir été fidèle à lui-même
jusqu'au bout
·
La princesse de Clèves qui poursuit
jusqu'au bout son exigence morale et sa fidélité même après la mort de son mari.
·
Le héros stendhalien, tel
Julien Sorel dans Le Rouge et le Noir
à on peut citer ici
le passage qui précède la citation-sujet dans L'Homme Révolté :
Qu'est-ce que le roman, en effet, sinon
cet univers où l'action trouve sa forme, où les mots de la fin sont prononcés,
les êtres livrés aux êtres, où toute vie prend le visage du destin. Le monde
romanesque n'est que la correction de ce monde-ci, suivant le désir profond de
l'homme. Car il s'agit bien du même monde.
2) La limite du
concept de destin dans la construction du héros romanesque
Certains personnages de roman
ne vont pas au bout de leur destin car ce concept même est étranger à leur
élaboration et à leur évolution au sein du roman. De nombreux romans mettent en
oeuvre l'égarement du sujet dans un monde qui se veut labyrinthique, dans un réel
fourmillant.
Liens utiles
- Parlant du monde et de ses personnages, Albert Camus écrit dans l'Homme révolté : Les héros ont notre langage, nos faiblesses, nos forces. Leur univers n'est ni plus beau, ni plus édifiant que le nôtre. Mais eux, du moins, courent jusqu'au bout de leur destin et il n'est jamais de si bouleversant héros que ceux qui vont jusqu'à l'extrémité de leurs passions. Vous expliciterez et illustrerez ce point de vue à partir de vos lectures romanesques et vous le discuterez si cela vous semble n
- Le monde romanesque n'est que la correction de ce monde-ci, suivant le désir profond de l'homme. Car il s'agit bien du même monde. La souffrance est la même, le mensonge et l'amour. Les héros ont notre langage, nos faiblesses, nos forces. Mais eux, du moins, courent jusqu'au bout de leur destin et il n'est même jamais de si bouleversants héros que ceux qui vont jusqu'à l'extrémité de leur passion. Commentez ce propos.
- Commentez cette page d'Albert Camus: « L'art formel et l'art réaliste sont des notions absurdes. Aucun art ne peut refuser absolument le réel. La Gorgone est sans doute une créature purement imaginaire; son mufle et les serpents qui la couronnent sont dans la nature. Le formalisme peut parvenir à se vider de plus en plus de contenu réel, mais une limite l'attend toujours. Même la géométrie pure où aboutit parfois la peinture abstraite demande encore au monde extérieur sa couleur et ses
- L'abbé Prévost, Histoire du chevalier Des Grieux et de Manon Lescaut.
- L'abbé Prévost, Histoire du chevalier des Grieux et de Manon Lescaut (1753).