PASCAL, Pensées (1670)
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PRESENTATION DES "PENSEES" DE PASCAL
Pascal (1623-1662) rédige les Pensées durant les dernières années de sa vie ; il collectionne sur de petits papiers les
éléments d'une oeuvre à visée apologétique.
Le texte sera publié une première fois de manière posthume par ses
proches de l'abbaye de Port Royal, foyer de la pensée janséniste, et ne cessera d'être remanié par des éditions
successives (nous choisissons ici le classement établi par Lafuma).
L'oeuvre est originale tant par les aléas éditoriaux
qui la caractérisent que par la préoccupation qui l'anime ; on est loin des opuscules scientifiques et de leur
argumentation proprement démonstrative.
Grand lecteur de Saint Augustin, Pascal est aussi marqué par la lecture de
Montaigne, dont il gardera des leçons de scepticisme.
Mais ici, le scepticisme se réduit en fait à une arme critique
censée ébranler ce que l'on croyait sûr, par exemple, la toute-puissance de notre raison à établir le vrai.
De ce point
de vue, les Pensées représentent un contrepoint philosophique majeur à la métaphysique cartésienne qui prétend
fonder tout l'édifice du savoir, l'existence de Dieu y compris, par l'examen rationnel.
Sujet: PASCAL, Pensées (1670)
Tous les hommes recherchent d\'être heureux.
Cela est sans exception,
quelques différents moyens qu\'ils y emploient.
Ils tendent tous à ce but.
Ce qui fait que les uns vont à la guerre et que les autres n\'y vont pas est
ce même désir qui est dans tous les deux, accompagné de différentes
vues.
La volonté [ne] fait jamais la moindre démarche que vers cet objet.
C\'est le motif de toutes les actions de tous les hommes.
Jusqu\'à ceux
qui vont se pendre.
Et cependant depuis un si grand nombre d\'années jamais personne,
sans la foi, n\'est arrivé à ce point où tous visent continuellement.
Tous
se plaignent, princes, sujets, nobles, roturiers, vieux, jeunes, forts,
faibles, savants, ignorants, sains, malades, de tous pays, de tous les
temps, de tous âges et de toutes conditions.
[...]
Qu\'est-ce donc que nous crie cette avidité et cette impuissance, sinon
qu\'il y a eu autrefois dans l\'homme un véritable bonheur, dont il ne lui
reste maintenant que la marque et la trace toute vide, et qu\'il essaie
inutilement de remplir de tout ce qui l\'environne, recherchant des choses
absentes le secours qu\'il n\'obtient pas des présentes, mais qui en sont
toutes incapables, parce que ce gouffre infini ne peut être rempli que par
un objet infini et immuable, c\'est-à-dire que par Dieu même.
Le bonheur est un thème de la plus haute importance dans la tradition
philosophique.
Il a occupé les philosophes de l’Antiquité et d’une certaine façon, sa définition s’inscrit dans le projet
philosophique même.
En effet, Socrate et son disciple Platon mettait au premier rang des préoccupations de s’occuper
de son âme.
La philosophie est alors vécue comme un véritable mode de vie, qui par la réflexion, mène l’homme au
bien, loin des excès et des gloires éphémères.
Les philosophies hellénistes par la suite, en prescrivant à l’homme une
certaine manière d’être - indifférence aux choses qui ne sont pas en notre pouvoir pour les stoïciens, contentement
aux plaisirs naturels et nécessaires pour Epicure- trace une définition et une voie d’accès philosophique au bonheur.
La
philosophie en traitant du bien traitait toujours en même temps du meilleure chemin pour atteindre le bonheur.
Les
définitions du bonheur varient ainsi dans l’histoire de la philosophie.
Celles-ci ont généralement en comment une
stabilité et une durée dans un état de sérénité.
Cette conception du bonheur semble pourtant difficile à atteindre.
Si
donc tout le monde semble se préoccuper du bonheur, entendons-nous vraiment des gens affirmer qu’ils sont
heureux ? Mais doit-on en conclure que le bonheur n’existe pas ? Ou simplement essayer de comprendre réellement ce
que peut être le bonheur ?
Le bonheur est le but de tous nos actions
- Pascal expose sa thèse dès la première phrase du texte.
Il affirme que le bonheur est un désir universel qui ne
souffre aucune exception.
Ce que marque l’emploi du pronom indéfini « tous ».
Le philosophe français reprend ici une
des idées développée par Aristote qui remarquait déjà, dans La politique, : « Tous les hommes aspirent à la vie
heureuse et au bonheur, c'est là une chose manifeste.
» Pas d’exception à cela.
Aucun homme n’œuvre pour son
propre malheur.
Cela peut sembler évident.
On peut penser pourtant que certains cherchent à se faire mal, à souffrir.
Nous connaissons tous l’existence des masochistes.
Pourtant, ils le font dans l'optique d'une certaine satisfaction.
En
effet, c'est la douleur qui leur procure du plaisir même si cela peut sembler paradoxale.
Cela peut se comprendre à
partir de l’étude de l’homme.
Pascal affirme plus loin dans l’ouvrage que l’amour-propre est au fondement de l’homme.
Nous tentons de le renforcer et pour cela, nous recherchons toujours notre avantage dans les situations.
Pascal
évoque la volonté humaine.
Cette dernière est la faculté qui permet à l’homme de faire un libre choix mais surtout de
programmer son action en fonction de normes et d’un objet.
Elle soutient et lie les différents actes et moyens
nécessaires à l’obtention d’un objet ou d’un but.
Or, Pascal ne voit qu’un seul objet pour la mettre en action.
Sans la
promesse d’un bonheur à venir, les hommes n’entreprendraient aucune acte, aucun effort.
- Pourtant, il faut bien remarquer que nous cherchons tous différemment le bonheur.
Pour mon voisin, il passe par la
pratique d’un sport de haut niveau.
Pour moi, cela peut être le partage avec mes amis.
Ces différences de moyens.
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