Paul Morand écrit en 1937, à propos de la vitesse, dans «apprendre à se reposer» : « L'homme résistera t-il en à l'accroissement formidable de puissance dont la science moderne l'a doté ou se détruira-t-il en le maniant? Ou bien l'homme sera-t-il assez spirituel pour savoir se servir de sa force nouvelle? » Et vous, quel jugement portez vous sur notre société entièrement liée à la puissance de la vitesse? Vous examinerez la phrase de Paul Morand en étudiant les deux thèses en présence
Extrait du document
«
Paul Morand écrit en 1937, à propos de la vitesse, dans «apprendre à se reposer» : « L'homme
résistera t-il en à l'accroissement formidable de puissance dont la science moderne l'a doté ou
se détruira-t-il en le maniant? Ou bien l'homme sera-t-il assez spirituel pour savoir se servir de
sa force nouvelle? » Et vous, quel jugement portez vous sur notre société entièrement liée à la
puissance de la vitesse? Vous examinerez la phrase de Paul Morand en étudiant les deux thèses
en présence avant de donner votre opinion sur la relation que l'homme doit entretenir avec
cette force, issue des progrès de la science moderne.
[Dans nos sociétés techniciennes, la science est omniprésente.
Son pouvoir est immense.
Nul ne peut
nier le fait que notre vie quotidienne est de plus en plus soumise à des impératifs techniques dont celui de
la vitesse.
Régissant les rapports sociaux, la technique moderne est devenue une véritable technocratie.
Paul Morand a donc raison de s'alarmer du développement de cette puissance de la technique.]
Nous vivons dans une civilisation technicienne
L'importance de la technique n'a cessé de croître avec le développement de l'industrialisation.
Le travail en a
été modifié.
Les machines ont imposé leurs cadences aux ouvriers.
Aujourd'hui, la technique est sortie du
cadre des ateliers de production.
Elle s'impose partout, notamment en raison de la généralisation de
l'informatique.
La technique est un savoir
Même à un niveau élémentaire, il faut, pour vivre dans le monde actuel, posséder des rudiments de technique
informatique.
Sans ces rudiments, on est toujours dépendant de ceux qui maîtrisent le fonctionnement d'un
ordinateur, d'un programme.
Cette dépendance réduit d'autant plus nos libertés.
Il faut donc se plier aux
incessantes innovations technologiques.
Le savoir est un pouvoir
Le médecin a un pouvoir sur son patient, parce qu'il sait ce que ce dernier ignore.
Il en va de même du
technicien, que ce soit un garagiste, un électronicien, un ingénieur agronome.
Comme la technique est
présente à tous les niveaux de l'organisation sociale, on peut comprendre l'immense pouvoir de ceux qui
conçoivent, programment, réparent ces machines sur lesquelles repose le fonctionnement de la société.
Il faudrait ici exposer quelques signes de cette emprise de la technique sur l'esprit humain : la recherche
exclusive de l'efficacité, un regard utilitaire sur la nature, le besoin pressant de renouvellement et de
nouveautés, l'influence des machines qui imposent leur rythme et leur "rationalité" dans le travail....
On
parvient à comprendre ce qu'est l'"essence de la technique" dont parle Heidegger, dans le prolongement d'un
type d'homme qui se veut "maître et possesseur de la nature".
Lire : Heidegger : Le dépassement de la métaphysique et la question de la technique, in Essais et
Conférences.
Chercher des cas où cette idée se manifeste.
Dans le domaine du travail, ne peut-on pas dire que
l'introduction des machines a contraint à adopter de nouvelles formes de travail, dans lesquelles ce sont les
impératifs de fonctionnement de la machine qui s'imposent plus que le rythme du corps ou le respect du
travailleur ? Dans un tel cas, quel est le choix que la technique a commandé ? La réponse ici n'est pas simple
car on s'aperçoit que ce qu'impose la technique va de pair avec les impératifs d'une économie de productivité,
de rendement et de concurrence.
De telle sorte que si la fin souhaitable est le respect de l'homme, elle est
oblitérée par les fins d'un système qui utilise les moyens performants de la technique.
Où l'on voit que la
technique, en ce domaine, ne règne pas seule, mais conjointement avec le pouvoir économique.
On peut trouver d'autres domaines où la technique impose sa loi.
Sous son emprise, la politique risque de se transformer en une gestion efficace des affaires publiques confiée
à des hommes reconnus pour leur compétence technique.
Les grands choix risquent d'être faits en fonction de
ce qui est possible techniquement, au détriment de ce qui est désirable pour le bien de tous.
Le jugement moral risque de subir l'influence du pouvoir de la technique en prenant comme critère du bien ce
qui est techniquement réalisable.
Technique et arraisonnement de la nature
La technique peut donc se retourner contre la nature après en être issue et constituer un.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Paul Morand écrit en 1937, à propos de la vitesse, dans Apprendre à se reposer : L'homme résistera-t-il à l'accroissement formidable de puissance dont la science moderne l'a doté ou se détruira-t-il en la maniant ? [...] Ou bien l'homme sera-t-il assez spirituel pour savoir se servir de sa force nouvelle ? Et vous, quel jugement portez-vous sur notre société entièrement liée à la puissance de la vitesse ? Vous examinerez la phrase de Paul Morand en étudiant les deux thèses en présence,
- En 1898, après les premières représentations de Lorenzaccio, Jules Lemaître écrit à propos de l'ambiguïté de son héros : « Le personnage de Lorenzaccio est aussi riche de signification qu'un Faust ou qu'un Hamlet ; comme eux, il figure dans une fable particulière, l'homme, l'éternel inquiet et l'éternel déçu, sous un de ses plus larges aspects. Et ce personnage est une créature vivante, il est de chair, de sang, de nerfs et de bile. » Vous commenterez ce jugement, en vous appuyant sur
- Beaucoup de lecteurs pensent que le compte rendu d'une oeuvre par un critique suffit à en donner la connaissance. Or, Alain a écrit, dans ses Propos sur l'esthétique, en 1949 : «Ce que dit l'oeuvre, nul résumé, nulle imitation, nulle amplification ne peut le dire... » Vous examinerez ces deux points de vue opposés, en appuyant votre réflexion sur des exemples précis, empruntés à votre expérience personnelle et à vos lectures.
- Dans l'Avant-propos de son Histoire de la littérature française, G. Lanson écrit : »La littérature n'est pas objet de savoir : elle est exercice, goût, plaisir. On ne la sait pas, on ne l'apprend pas : on la pratique, on la cultive, on l'aime ». Vous vous interrogerez sur ce jugement, en vous référant aux oeuvres littéraires que vous connaissez ?
- Après avoir écrit : « Au même Baudelaire appartient une autre initiative. Le premier parmi nos poètes, il subit, il invoque, il interroge la Musique... », Paul Valéry affirme : « Ce qui fut baptisé : le Symbolisme, se résume très simplement dans l'intention commune à plusieurs familles de poètes (d'ailleurs ennemies entre elles) de reprendre à la Musique leur bien. » (Variété I, Avant-propos à « La connaissance de la Déesse », pp. 95 et 97. Valéry pense à la phrase où Mallarmé parle d'