Paul VERLAINE (1844-1896) (Recueil : Poèmes saturniens) - Jésuitisme
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Paul VERLAINE (1844-1896) (Recueil : Poèmes saturniens) - Jésuitisme Le chagrin qui me tue est ironique, et joint Le sarcasme au supplice, et ne torture point Franchement, mais picote avec un faux sourire Et transforme en spectacle amusant mon martyre, Et, sur la bière où gît mon rêve mi-pourri, Beugle un De profundis sur l'air du Tradéri. C'est un Tartufe qui, tout en mettant des roses Pompons sur les autels des Madones moroses, Tout en faisant chanter à des enfants de choeur Ces cantiques d'eau tiède où se baigne le coeur, Tout en amidonnant ces guimpes amoureuses Qui serpentent au coeur sacré des Bienheureuses, Tout en disant à voix basse son chapelet, Tout en passant la main sur son petit collet, Tout en parlant avec componction de l'âme, N'en médite pas moins ma ruine, - l'infâme !
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