Paul VERLAINE (1844-1896) (Recueil : Premiers vers) - Vers dorés
Extrait du document
Paul VERLAINE (1844-1896) (Recueil : Premiers vers) - Vers dorés L'art ne veut point de pleurs et ne transige pas, Voilà ma poétique en deux mots : elle est faite De beaucoup de mépris pour l'homme et de combats Contre l'amour criard et contre l'ennui bête. Je sais qu'il faut souffrir pour monter à ce faîte Et que la côte est rude à regarder d'en bas. Je le sais, et je sais aussi que maint poète A trop étroits les reins ou les poumons trop gras. Aussi ceux-là sont grands, en dépit de l'envie, Qui, dans l'âpre bataille ayant vaincu la vie Et s'étant affranchis du joug des passions, Tandis que le rêveur végète comme un arbre Et que s'agitent, - tas plaintif, - les nations, Se recueillent dans un égoïsme de marbre.
Liens utiles
- Paul VERLAINE (1844-1896) (Recueil : Premiers vers) - Torquato Tasso
- Paul VERLAINE (1844-1896) (Recueil : La bonne chanson) - Une Sainte en son auréole
- Paul VERLAINE (1844-1896) (Recueil : Parallèlement) - Sappho
- Paul VERLAINE (1844-1896) (Recueil : Romances sans paroles) - Ô triste, triste était mon âme
- Paul VERLAINE (1844-1896) (Recueil : Jadis et naguère) - Pierrot