PEINTURE: Antoine Watteau (1684-1721)
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Antoine Watteau (1684-1721)
Le peintre des fêtes galantes.
Natif de Valenciennes, arrivé très jeune à Paris, Jean Antoine Watteau débute en
copiant des tableaux religieux.
Entre 1703 et 1708, élève de Claude Gillot, spécialiste des scènes burlesques, il se
familiarise avec les personnages de la comédie bouffe.
Au palais du Luxembourg où l'accueille le peintre Audran, il
est séduit par les Rubens de la galerie Médicis.
Aidé d'Audran, il travaille à la décoration des châteaux de la Muette
et de Nointel, il inspire déjà des artistes comme Boucher et Lancret.
En 1710, à Valenciennes, il peint avec réalisme
des scènes de la guerre de la Succession d'Espagne, Le Camp volant, Les Traînards, Les Maraudeurs...
Entre 1710
et 1716, il retourne à des sujets inspirés du théâtre; selon l'habitude qu'il a contractée à l'atelier Gillot, il peint des
types de la comédie italienne: Mazzetine, Gilles...
Grâce à la magnifique collection du riche amateur d'art Crozat, son
hôte et admirateur, il complète sa connaissance des Vénitiens et des Flamands.
Travailleur acharné, producteur
fécond, Watteau a pourtant toujours été un grand malade miné par la tuberculose.
Nerveux, instable, changeant
constamment de résidence, il est reçu tour à tour, de 1717 à 1721, par de fidèles protecteurs: Sirois, le marchand
de tableaux Gersaint, le financier Crozat.
C'est chez ce dernier, à Nogent-sur-Marne, qu'il meurt, à 37 ans.
Ses
œuvres les plus célèbres datent de ses dernières années: Finette, L'Amante inquiète, L'Indifférent, Les Amusements
champêtres, Le Rendez-Vous de chasse, L'Embarquement pour l'île de Cythère qui lui ouvre en 1717 les portes de
l'Académie, L'Enseigne de Gersaint, que l'on considère comme son chef-d'œuvre et qui, peint en 1720, revient au
réalisme de 1710.
Antoine Watteau doit surtout sa gloire et sa réputation considérables, déjà de son vivant, à ses fêtes galantes; ce
sont des scènes aimables où, dans une lumière vaporeuse et une atmosphère d'une mélancolie voluptueuse, des
couples élégants, un peu énigmatiques, chantent, dansent, font de la musique, s'entretiennent dans des parcs,
sans doute de sujets amoureux; c'est déjà du marivaudage et Watteau est un des meilleurs évocateurs d'un siècle
qu'il a à peine connu.
Survenu immédiatement après Le Brun, il a rompu avec l'académisme et a introduit la liberté, le
mouvement, le goût de l'érotisme aimable.
Son art expressif et original en fait le grand maître de la peinture
française du XVIIIe siècle.
Reprise par ses élèves Pater et Lancret, puis par Boucher et Oudry, sa manière a été
imitée partout en Europe: le «genre Watteau» a fait fureur.
Mal aimé après les critiques de Diderot, longtemps oublié, Watteau a été remis en honneur au XIXe siècle, grâce aux
hommages des Goncourt, de Baudelaire et de Verlaine..
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