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PEINTURE: Georges de La Tour (1593-1652)

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Peintre à succès, oublié et redécouvert seulement au début de XXe siècle, La Tour, qui a retrouvé la place qu'il mérite grâce à l'exposition de Paul Jamot Les Peintres de la Réalité (1934) et plus près de nous à l'Orangerie (1972), demeure bien énigmatique. L'oeuvre. Les sujets abordés par Georges de La Tour sont très limités, pas de portraits, pas de paysages, pas de natures mortes, pas de sujets mythologiques alors que les frères Le Nain, par exemple, s'y sont exercés. Son monde est essentiellement biblique ou quotidien. On ne connaît à ce jour que 35 tableaux et deux, seulement, sont datés : Les Larmes de Saint Pierre, 1645 (Clevelan) et Le Reniement de Saint Pierre MDCL, (Nantes). Toute chronologie se révèle donc hasardeuse. Cependant on se rend compte aisément que l'oeuvre se répartit en "diurnes" et en "nocturnes". Si l'on constate que les "diurnes" passent d'une touche incertaine à une virtuosité exceptionnelle et que les "nocturnes" vont de tableaux à la "matière savoureuse à ceux où l'appauvrissement de la touche va de pair avec la faiblesse technique" (Rosenberg), cela ne constitue pas un élément de chronologie, les deux styles ayant très bien pu se chevaucher.

« Georges de La Tour (1593-1652) Peintre à succès, oublié et redécouvert seulement au début de XXe siècle, La Tour, qui a retrouvé la place qu'il mérite grâce à l'exposition de Paul Jamot Les Peintres de la Réalité (1934) et plus près de nous à l'Orangerie (1972), demeure bien énigmatique. L'œuvre. Les sujets abordés par Georges de La Tour sont très limités, pas de portraits, pas de paysages, pas de natures mortes, pas de sujets mythologiques alors que les frères Le Nain, par exemple, s'y sont exercés.

Son monde est essentiellement biblique ou quotidien.

On ne connaît à ce jour que 35 tableaux et deux, seulement, sont datés : Les Larmes de Saint Pierre, 1645 (Clevelan) et Le Reniement de Saint Pierre MDCL, (Nantes).

Toute chronologie se révèle donc hasardeuse.

Cependant on se rend compte aisément que l'œuvre se répartit en "diurnes" et en "nocturnes".

Si l'on constate que les "diurnes" passent d'une touche incertaine à une virtuosité exceptionnelle et que les "nocturnes" vont de tableaux à la "matière savoureuse à ceux où l'appauvrissement de la touche va de pair avec la faiblesse technique" (Rosenberg), cela ne constitue pas un élément de chronologie, les deux styles ayant très bien pu se chevaucher. La méthode. On n'en sait rien non plus, aucun dessin ne nous est parvenu et les quelques gravures connues ne sont probablement pas de sa main.

Les radiographies montrent que, comme Caravage, il modifie sa composition en cours d'exécution.

Autre constatation, son inspiration reste toujours semblable dans un siècle plein d'invention.

On peut cependant constater que les "diurnes" semblent réservés aux scènes de genre, souvent très simples, à un personnage (Le Vielleur, Angers), parfois audacieuses (Le Tricheur à l'as de carreau, Louvre — La Diseuse de bonne aventure, New York) avec plusieurs personnages vus à mi-corps.

La lumière y est souvent froide et découpe nettement le volume des figures sur un fond sans profondeur et sans décor.

Les "nocturnes" semblent consacrés aux compositions religieuses même si l'on y trouve encore des Joueurs de dés (Grande-Bretagne). Georges de La Tour évoque surtout le monde du Nouveau Testament; la couleur y est exclue, une simple tache de rouge servant à exalter les nuances du brun : La Madeleine à la veilleuse, (Louvre), Le Nouveau Né (Rennes), L'Education de la Vierge (Dijon). Une constante dans toutes ses œuvres, il élimine le pittoresque, exclut les anecdotes, réduit les accessoires.

Les gestes sont figés dans une immobilité que seul anime parfois le jeu des regards.

Cette sérénité sert parfaitement le courant de mysticisme qui traverse la Lorraine, illustré par les Franciscains et saint Pierre Fourier. Témoignage. "Tour, natif de Lunéville (1593) excelloit dans les Peintures des nuits, il présenta au Roi Louis XIII un tableau de sa façon, qui présentait un saint Sébastien dans une nuit; cette pièce étoit d'un gout si parfait que le Roi fit oter de sa chambre tous les autres tableaux pour n'y laisser que celui-là..." Don Calmet, Bibliothèque de Lorraine, 1741. »

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