PEINTURE: Jean-Baptiste Chardin (1699-1779)
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Jean-Baptiste Chardin (1699-1779)
Un talent discret.
Né à Paris, sur la rive gauche où il passera la plus grande partie de sa vie, Chardin, fils d'un
menuisier-ébéniste, est attiré très jeune par la peinture.
Entré à l'atelier de Coypel, il est reçu maître par l'Académie
Saint-Luc en 1724.
Il expose d'abord des natures mortes dont La Raie et Le Buffet.
Protégé par Largillière, il entre à
l'Académie des beaux-arts en 1728.
Avec Van Loo, il restaure la galerie François-Ier à Fontainebleau.
Vers 1733, à
partir de La Lettre décachetée, Chardin se spécialise dans les scènes de genre à la manière des Hollandais.
Il peint
le milieu auquel il appartient, la bourgeoisie modeste.
Ses sujets sont empruntés à l'intimité domestique: La Mère
laborieuse, Le Ratissage des navets, Le Château de cartes, Le Garçon cabaretier, Le Bénédicité...
Ses tableaux se
vendent entre 1000 et 1500 livres.
C'est le prix que donne Louis XV pour La Serinette, la seule œuvre de Chardin
qu'il ait acquise.
D'ailleurs, le roi ne commande guère au peintre que des dessus de portes pour les châteaux de
Choisy et de Bellevue.
Malgré sa réputation établie, Chardin n'est pas un peintre de cour.
Ceux qui l'apprécient le
plus sont des critiques de valeur, des intelligences comme celle de Diderot, son conseiller et ami depuis leur
rencontre au Salon de 1761.
Logé en 1757 dans la partie du Louvre réservée aux artistes, Chardin y demeure
jusqu'à sa mort, bien que le nouveau titulaire de la puissante Intendance des beaux-arts ne lui soit guère favorable.
En 1770, Chardin se démet de ses divers postes à l'Académie.
Sa vie devient alors difficile: sa vue baissant, il lui
faut abandonner la peinture à l'huile pour le pastel, dont il devient l'un des maîtres.
Oublié dans les dernières années
de sa vie, Chardin le restera longtemps encore.
Il est considéré aujourd'hui comme l'un des grands peintres du
XVIIIe siècle.
A la science de son art, la souplesse de son dessin, la fraîcheur de ses couleurs, il joint des dons
d'observation, une acuité d'œil qui en font un chroniqueur précieux de son époque.
Il en donne une image différente
que celle des fastes de Versailles; ses tableaux montrent en effet des objets usuels, les intérieurs, les occupations
familières, les costumes, les visages des gens de la classe moyenne sous Louis XV.
Chardin est des leurs.
Avec son
honnêteté d'artisan, son amour du métier, sa gentillesse, sa sobriété dans l'émotion, il est le plus français des
peintres et le plus personnel.
N'imitant aucun maître, ne suivant aucune mode, il reste fidèle à lui-même.
Il nous a
laissé plus de 1000 tableaux, dont la plupart se trouvent au musée du Louvre..
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