PEINTURE: L'art de l'enluminure au Moyen Age
Extrait du document
«
L'art de l'enluminure au Moyen Age
Le décor précieux des manuscrits IXe-XVe siècle.
Les manuscrits du Moyen Age ne valent pas seulement par leur
contenu ou par la beauté de leur calligraphie, mais aussi par la richesse et la qualité des enluminures qui décorent
les plus précieux d'entre eux.
Ces enluminures, réalisées à la plume et à la peinture, parfois avec une feuille d'or,
ornent souvent les lettres initiales, mais il y en a aussi en marge, en frontispice ou encore en pleine page.
La renaissance carolingienne, au IXe siècle, s'efforce de renouer avec la tradition d'apparat du Bas-Empire:
l'influence des modèles antiques y est donc très sensible, mais on y sent aussi l'inspiration insulaire et barbare
(Evangéliaire de Godescalc).
Très vite, des ateliers locaux se distinguent: à Reims, ils brillent par un style sobre,
dynamique et expressif (Psautier d'Utrecht); à Tours, par la perfection de l'iconographie (Evangéliaire de Lothaire);
Saint-Denis ou Metz se spécialisent également.
Après cette première floraison, il faut attendre le début du XIIe
siècle pour retrouver des enluminures de valeur; celles-ci concilient l'influence byzantine, transmise par l'Italie du
Sud, volontiers fantaisiste et exubérante, avec l'héritage carolingien, plus soucieux des notions de volume et de
profondeur.
Bientôt, le réalisme l'emporte, surtout dans les manuscrits cisterciens, hostiles à tout luxe inutile mais
témoins fidèles de la vie quotidienne.
Au XIIIe siècle, l'enluminure ne concerne plus seulement les grands ouvrages liturgiques, mais vient orner les bibles
et les psautiers des plus riches fidèles, en attendant de se laïciser avec l'essor de la littérature profane.
Au temps
de Saint Louis, elle est déterminée par l'art du vitrail quant au choix des couleurs, par l'épaisseur du trait, par la
composition des décors, qui sont formés d'une juxtaposition de médaillons ou de petits panneaux.
Bientôt,
l'enluminure, qui était jusqu'alors l'œuvre d'ateliers monastiques, se fait de plus en plus dans des ateliers laïques
urbains; les plus célèbres sont centrés à Paris avec de grands artistes comme Maître Honoré et, surtout, Jean
Pucelle (Petites Heures de Jeanne d'Evreux, vers 1325).
Le décor, de plus en plus étendu, de plus en plus raffiné,
atteint la perfection; on y marie, en une suprême harmonie de teintes, la fantaisie de l'exécution et la rigueur de la
composition.
Dès le courant du XIVe siècle, sous l'influence italienne, s'affirme un souci croissant d'espace et de perspective.
Celui-ci donne, au début du siècle suivant, ce chef-d'œuvre que sont les Très Riches Heures du duc de Berry (au
musée de Chantilly); l'art italien, bien assimilé, laisse place à un réalisme précis qui n'exclut pas une grâce
surprenante dans les paysages comme dans les personnages.
Plus tard, le développement de l'imprimerie porte un coup fatal à l'enluminure, bien qu'on orne encore à la main
certains textes..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- PEINTURE: L'art du vitrail au Moyen Age
- Le Haut Moyen Age (VIIIe-XIe siècle)
- Le Moyen Age : tendances générales
- Jean RICHEPIN (1849-1926) (Recueil : Les caresses) - Sonnet Moyen-Age
- LA POÉSIE AU MOYEN AGE