Pierre de MARBEUF (1596-1645) - L'Iris
Extrait du document
Pierre de MARBEUF (1596-1645) - L'Iris Les rayons du soleil se dardent sur l'enflure D'un nuage opposé qui, rosoyant d'humeur, Nous fera bientôt voir de l'Iris la voûture, Peignant notre horizon de sa cambre lueur. Ah ! la voici déjà, sa céleste présence En bigarrant le ciel enfante divers ronds Et découvre au soleil l'émail de sa naissance, Qu'il a formé dardant sur elle ses rayons. Elle fait d'un demi-rond seulement la ceinture Dérobant la moitié de ce cercle à nos yeux, Mélangeant ses couleurs de diverse peinture, D'azur, de pourpre et d'or elle émaille les cieux. Tel est le col doré des chastes colombelles, Variant ses couleurs opposite au soleil ; Mais encor de l'Iris les couleurs sont plus belles Que l'émail colombin qui délecte notre oeil. Allons donc à couvert, car cette messagère De la reine des eaux vient pour nous annoncer Que tantôt la moiteur de son arc circulaire S'épurant de ses pleurs viendra nous arroser. Le soleil à la nue oppose son visage De ce bel arc-en-ciel pour former le voutis, Jésus est le soleil, le monde le nuage, La grâce le rayon, et la Vierge l'Iris.
Liens utiles
- Pierre de MARBEUF (1596-1645) - Les oreilles d'Amaranthe
- Pierre de MARBEUF (1596-1645) - L'anatomie de l'oeil
- Pierre de MARBEUF (1596-1645) - Les cheveux d'Amaranthe
- Pierre de MARBEUF (1596-1645) - Et la mer et l'amour ont l'amer pour partage
- Pierre de MARBEUF (1596-1645) - Les yeux d'Amaranthe