Pierre QUILLARD (1864-1912) (Recueil : La lyre héroïque et dolente) - Ruines
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Pierre QUILLARD (1864-1912) (Recueil : La lyre héroïque et dolente) - Ruines À Maurice Nicolle. L'illustre ville meurt à l'ombre de ses murs ; L'herbe victorieuse a reconquis la plaine ; Les chapiteaux brisés saignent de raisins mûrs. Le barbare enroulé dans sa cape de laine Qui paît de l'aube au soir ses chevreaux outrageux, Foule sans frissonner l'orgueil du sol Hellène. Ni le soleil oblique au flanc des monts neigeux, Ni l'aurore dorant les cimes embrumées Ne réveillent en lui la mémoire des dieux. Ils dorment à jamais dans leurs urnes fermées, Et quand le buffle vil insulte insolemment La porte triomphale où passaient des armées, Nul glaive de héros apparu ne défend Le porche dévasté par l'hiver et l'automne Dans le tragique deuil de son écroulement. Le sombre lierre a clos la gueule de Gorgone.
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