Postambule odg DDFC
Publié le 18/03/2024
Extrait du document
«
Texte 2 INTÉRÊTS :
un postambule (texte censé terminer un texte) – ce n’est plus un texte de
loi.
C’est une adresse directe aux Femmes
un texte caractéristique des combats des Lumières
registre polémique (provoquer les femmes pour les faire enfin réagir)
un appel à la révolte // révolution française
Avec la Révolution française, les citoyens obtiennent des droits mais les
citoyennes, qui ont combattu aux côtés des hommes pour l’égalité et la
liberté, sont totalement oubliées.
A ce titre, en 1791, Olympe de Gouges
réécrit la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, rédigée en 1789
et propose une Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne.
Oeuvre inclassable, à la fois texte juridique, pamphlet, discours, elle
s’adresse à quatre interlocuteurs : la reine Marie-Antoinette, les hommes,
l’Assemblée nationale et les femmes.
Olympe de Gouges espère influer sur la
rédaction de la Constitution qui, en voie d’adoption, exclut les femmes des
droits civiques et politiques.
Son objectif principal est de permettre aux
femmes d’obtenir une reconnaissance légale de leurs droits au sein de la
société.
Ne pouvant, parce qu’elle est une femme, prendre la parole
directement pour s’adresser aux députés, elle dicte à son secrétaire le
discours qu’elle ne peut prononcer.
L’extrait que nous allons étudier est le
début du Postambule.
Il vient clore la Déclaration.
Dans ce texte qui
ressemble à un pamphlet (texte court et virulent qui s’attaque aux
institutions ou à une personne), Olympe de Gouges cherche à faire réagir les
femmes en leur montrant qu’elles ont trop longtemps accepté leur statut
d’esclave et qu’il est temps de se révolter.
Ainsi, nous allons nous demander en quoi Olympe de Gouges lance-t-elle,
grâce à ce Postambule, un appel à la révolte et à l'émancipation.
1.
l’appel à la révolte des lignes 1 à 5,
2.
le constat de l’inégalité de la ligne 5 à 12
3.
les revendications des droits placées sous le signe de la raison de la ligne 12 à
18.
I/ Un appel à la révolte (l 1 à : « aveugles »)
C’est sur l’apostrophe : « Femme » (l 1) et l’impératif : « réveille-toi »
que s’ouvre le postambule.
Olympe de Gouges cherche à provoquer une
réaction chez ses lectrices.
Elle les invite, en effet, à ouvrir les yeux sur leur
situation et à refuser, désormais, leur servitude.
L’allégorie : « le tocsin de
la raison » et l’hyperbole : « se fait entendre dans tout l’univers » (l 1)
mettent en exergue le tournant important que le monde est en train de
connaître.
Parce que cette situation est inédite, la femme doit, plus que
jamais, selon Olympe de Gouges, agir.
Effectivement, l’écrivaine utilise un
deuxième impératif : « reconnais tes droits » (l 1) et un déterminant
possessif : « tes » afin d’encourager les femmes à obtenir ce qui leur est
dû.
Nous pouvons constater la présence du champ lexical du mensonge
et de la bêtise dans les deux phrases suivantes : « préjugés »,
« fanatisme », « superstition », mensonges.
», « sottise », « usurpation ».
(l
2, 3) Ce lexique dépréciatif renvoie à l’Ancien Régime qui proposait une
société injuste et obscurantiste.
Cependant, la négation partielle : « Le
puissant empire de la nature n’est plus environné » et l’utilisation du passé
composé indiquent que cette époque appartient au passé.
Grâce à la métaphore : « Le flambeau de la vérité » (l 2), Olympe de
Gouges proclame le début d’une nouvelle ère qui doit être synonyme de
revendications féminines.
Nous pouvons également remarquer que cette
référence à la vérité est à mettre en lien avec les Lumières.
En effet, le but
des philosophes du XVIIIème siècle est de lutter contre l’obscurantisme
(l’ignorance) en privilégiant la réflexion et la raison.
En outre, elle fait appel au champ lexical de l’esclavage : « homme
esclave », « briser ses fers » (l 4) et montre que l’homme a accédé à la
liberté grâce à la femme.
Cependant, comme le révèle le parallélisme de
construction : « Devenu libre, il est devenu injuste » (l 4 et 5), il n’a
aucune reconnaissance envers celle qui l’a épaulé.
C’est la raison pour
laquelle Olympe de Gouges lance cet appel à la révolte.
Nous pouvons noter
une forme d’écho à la ligne 5 puisque le ô lyrique « Ô femmes ! » semble
résonner avec l’apostrophe de la ligne 1 : « Femme, réveille-toi ».
Néanmoins, le singulier laisse place au pluriel et l’adresse d’Olympe de
Gouges devient universelle.
Elle s’adresse à toutes les femmes.
L’interrogation directe partielle : « quand cesserez-vous d’être
aveugles ? » (l 5) sonne comme....
»
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