Préface d'une anthologie sur les Fables de La Fontaine.

« Préface d'une anthologie sur les Fables de La Fontaine. Une préface est un texte argumentatif qui va démontrer l'intérêt des textes choisis dans l'anthologie. De fait, dans votre préface, vous devrez montrer quels sont les intérêts des fables de La Fontaine, pourquoi et comment elles sont si percutantes, comment le moraliste offre un texte plaisant mais en même temps plein de réflexion. Préface : Anthologie comprenant : « Le Savetier et le Financier » ; « Le Chartier embourbé » ; « La Montagne qui accouche » ; « Le Corbeau et le Renard » ; « Les Obsèques de la lionne » ; « Le jardinier et son seigneur ». Nous avons choisi ces six textes car il nous semble qu'ils illustrent parfaitement le mécanisme des fables grâce au talent de La Fontaine. Dans chacune de ces fables en effet, éclate le talent du fabuliste, mais aussi du poète.

La Fontaine, à la différence d'autres auteurs de fables comme Ésope, écrit ses textes en vers et nous offre de merveilleux poèmes très souvent récités par les écoliers.

Alternant octosyllabes et alexandrins, le poète donne du rythme à son texte versifié qui peut être long, comme « Le jardinier et son seigneur » qui comporte 61 vers.

L'aspect plaisant de la fable se trouve également dans l'importance accordée au récit (vs.

Ésope, pour qui le récit n'a qu'une fonction secondaire, d'illustration).

Chez La Fontaine, le récit est animé, vivant et pittoresque, comme dans « Le Savetier et le Financier » par exemple et il se développe considérablement par rapport à la morale, qui, loin de rester la seule finalité de la fable, en devient plutôt le prétexte. À vous de continuer votre explication.

Voici des arguments que vous pouvez développer : * Dans ces fables, véritable intérêt porté au récit. Ex : « Le Savetier et le Financier ».

Situation initiale : le savetier chante, le financier est dérangé ; élément perturbateur : rencontre des deux hommes et don d'argent au savetier ; résultat > le savetier ne chante plus, le financier n'est plus dérangé.

Situation finale : le savetier rend l'argent. • Importance des dialogues qui donnent de la vie au récit > récit vivant + effet de réel, on entend parler les personnages. Ex : Le Financier > personne qui ne parle que d'argent.

Cf.

dans le discours direct : il ne s'intéresse qu'aux aspects financiers de la vie de son voisin. Ex : « Que gagnez-vous par an ? » ; « Eh bien que gagnez-vous, dites-moi, par journée ? » ; « Prenez ces cent écus »… Ex : le Renard > sait flatter le Corbeau. * Mais la fable transmet aussi un message argumentatif, une morale. Morale qui peut devenir un proverbe.

Cf.

« Le Charretier embourbé » : « Aide-toi, le Ciel t'aidera ». Morale qui devient célèbre comme celle du Corbeau et du Renard : « Apprenez que tout flatteur /Vit aux dépens de celui qui l'écoute ». • Morale qui fait réfléchir le lecteur. Cf.

les interventions du fabuliste dans « Les Obsèques de la Lionne ». Ex : « Flattez-les, payez-les d'agréables mensonges, Quelque indignation dont leur coeur soit rempli, Ils goberont l'appât ; vous serez leur ami » (= du moment que le mensonge plaît au roi, ce dernier y croira)… > À travers cette fable, La Fontaine dénonce la tartuferie des courtisans et la vanité des rois. * Force de la fable : pique la curiosité, l'intérêt, la réflexion du lecteur.

Ce dernier est amené à réfléchir sur des sujets importants.

Le pouvoir des fables tient dans cet habile mélange de récit à la morale ; dans cette union du texte plaisant au texte de réflexion et à la morale. Le récit illustre la morale, met en images, en scène la morale, la leçon. La Fontaine : « Les fables ne sont pas ce qu'elles semblent être ; Le plus simple animal nous y tient lieu de maître. Une morale nue apporte de l'ennui : Le conte fait passer le précepte avec lui ». « Il obtient tous les suffrages celui qui unit l'utile à l'agréable, et plaît et instruit en même temps.» (Horace, Art poétique, III, 342-343).. »