Puisqu'elle est Tout Hiver. Pierre RONSARD: Sonnets pour Hélène
Extrait du document
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ELEMENTS POUR UNE INTRODUCTION
1.
Rappel historique et littéraire
Ronsard a célébré de nombreuses jeunes femmes à travers son oeuvre poétique ; Cassandre, Marie, et la fille
d'honneur de Catherine de Médicis, Hélène de Surgères à qui ce sonnet est adressé.
Son amour, le poète ne l'exprime jamais sans évoquer en même temps son angoisse du temps qui passe («
Cueillez, cueillez votre jeunesse » écrit-il à Cassandre), du temps qui creuse entre la jeune fille qu'il aime et luimême un écart tragique, de ce temps qui destine toute beauté à l'anéantissement.
2.
Annonce du plan
Dans le texte proposé on retrouve les éléments forts, les thèmes majeurs qui traversent le recueil des « Amours »
: L'action mortifère du temps, la poésie comme antidote à cette action.
Mais le ton n'est pas au tragique,
Ronsard fait d'une plainte une chanson et de son angoisse du temps qui passe l'éloge de la fidélité.
I.
LA REPRISE DES THEMES FAMILIERS
1.
Le temps
Le poète victime du temps :
« Grison comme je suis »
« Rentrez en mon avril désormais je ne puis » Ronsard utilise la métaphore des saisons :
« Maintenant en automne encore malheureux,
Je vis, comme au printemps, de nature amoureux, » (Sonnet X du second livre des Sonnets pour Hélène).
Il ne peut revenir en arrière, prendre à rebours un cycle naturel, revenir à l'avril de sa vie (au début du
printemps).
2.
La jeunesse et l'amour
A la vieillesse de l'amant correspond la jeunesse de l'aimée vers 9 : « Amour, qui est enfant ».
Ce rappel n'est pas
innocent.
Amours, fils de Vénus est toujours représenté chez les Romains sous les traits d'un enfant.
Il en va de
même pour Eros chez les grecs.
L'amour a l'aspect de la jeunesse.
Le poète se place sous sa protection.
3.
Le poète victime de son amour
Le piédestal courtois : on retrouve ici le schéma courtois par excellence.
La femme aimée reste inaccessible ;
Ronsard le signifie en insistant sur la froideur d'Hélène (« hiver », « glace », « neige »).
Elle est inaccessible parce
que « noble » :
« De quoi me sert son nom, sa grandeur et sa race ? ».
Elle est la maîtresse (vers 7) à laquelle le poète s'est lui-même asservi.
Le poète asservi : le sonnet débute comme une plainte, la plainte « convenu » d'un amant asservi : le mot «
Servage » (vers 6) renvoie bien à la tradition courtoise qui calquait le système féodal.
La Dame est suzeraine,
l'amant demeure un vassal.
Mais Ronsard se sent encore ici moins qu'un vassal, il n'a d'autre noblesse que celle de son talent poétique, de
fait il n'est plus qu'un vague ménestrel :
« Qui ne m'aime sinon pour avoir mes chansons ».
II.
LE RENVERSEMENT.
REFUS DU PATHETIQUE
1.
Renversement de la métaphore des saisons.
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