Que pensez-vous de cette opinion sur l'oisiveté : « Hors de la société, l'homme isolé, ne devant rien à personne, a le droit de vivre comme il lui plaît ; mais dans la société, où il vit nécessairement aux dépens des autres, il leur doit en travail le prix de son entretien ; cela est sans exception. Travailler est donc un devoir indispensable à l'homme social. Riche ou pauvre, puissant ou faible, tout citoyen oisif est un fripon » (J.-J. Rousseau) ?
Extrait du document
Ce sujet correspond à la première partie de la dissertation qui précède. Il faut
insister principalement sur la nécessité du travail comme participation à la vie
de la société.
I. L'homme « hors de la société » :
a) C'est là un mythe cher à Rousseau.
b) II s'agit d'une reconstruction toute théorique de l'histoire.
c) L'isolement total est impossible.
II. L'homme doit son travail à la société :
a) Cette conception s'oppose à celle des privilégiés du XVIIIe siècle.
b) Chaque individu est spécialisé dans une fonction déterminée
par une sorte de contrat avec ses semblables.
c) Le résultat est double : la prospérité économique d'une part, la solidarité
humaine d'autre part.
Liens utiles
- Huxley écrit dans un essai que « la plupart des hommes passent une existence incolore dans le demi-coma du travail mécanisé mais aussi du loisir mécanisé ». En quoi les loisirs eux-mêmes peuvent-ils empêcher de vivre pleinement ? Que devraient-ils être au contraire pour permettre à l'homme de s'épanouir ?
- « Pour connaître quelqu'un vraiment, il ne faut pas le connaître seulement comme ami, ou en dehors du travail ; il faut le connaître lorsqu'il est ton chef, lorsque tu en dépends ; là tu peux apprécier un homme et savoir exactement ce qu'il vaut. » Ainsi témoigne un ouvrier. Travailler deux heures par jour, Collectif ADRET Editions du Seuil. Votre expérience vous permet-elle de dire dans quelle mesure un rapport hiérarchique est révélateur des qualités humaines ?
- « Il n'y a de vraiment beau que ce qui ne peut servir à rien; tout ce qui est utile est laid, car c'est l'expression de quelque besoin, et ceux de l'homme sont ignobles et dégoûtants comme sa pauvre et infirme nature », écrivait Th. Gautier. Que pensez-vous de ce jugement? Vous direz, en particulier, en empruntant vos exemples à vos propres lectures, quelle utilité vous reconnaissez aujourd'hui à la littérature.
- Les ennemis de Boileau : Cotin, Boursault, Pradon, etc., lui ont violemment reproché d'avoir choisi le plus misérable des métiers, celui de satirique. Boileau s'est justifié dans la satire IX, A son esprit, où il démontre qu'il a toujours épargné les personnes, la vie privée; mais que c'est son droit et même son devoir, puisque c'est son tempérament, de dénoncer les méchants écrivains. Que pensez-vous de cette justification ?
- Paul Morand écrit en 1937, à propos de la vitesse, dans Apprendre à se reposer : L'homme résistera-t-il à l'accroissement formidable de puissance dont la science moderne l'a doté ou se détruira-t-il en la maniant ? [...] Ou bien l'homme sera-t-il assez spirituel pour savoir se servir de sa force nouvelle ? Et vous, quel jugement portez-vous sur notre société entièrement liée à la puissance de la vitesse ? Vous examinerez la phrase de Paul Morand en étudiant les deux thèses en présence,