Que représentent pour vous les héros ? Vous vous demanderez ce que signifie ce besoin d'admirer des êtres réels ou de fiction, de les aimer ou de les imiter, et vous appuierez votre réflexion sur des exemples précis.
Extrait du document
Le
talon d'Achille, signe de son humanité mortelle, lui permet paradoxalement
d'échapper au temps et d'entrer dans l'éternité de la légende. Aujourd'hui
encore, ce mythe a quelque résonance : tous les « héros » musclés de nos écrans
doivent un peu de leur pouvoir de fascination au personnage d'Achille.
Le héros est donc à la fois un surhomme par l'excès, la disproportion qui le
caractérisent, et une idole parce que cet excès, cette disproportion lui valent
la reconnaissance et l'admiration de sa communauté. C'est ce qui explique que
les héros traditionnels, personnages historiques grandis par la légende ou
personnages fictifs des romans de chevalerie ou des contes, soient bien souvent
de sang royal : leur position sociale prééminente les désigne pour faire une
carrière héroïque. Rabelais, dans Pantagruel et Gargantua, pousse cette
caractérisation des héros jusqu'à la caricature en faisant de ses personnages à
la fois des géants et des rois.
Il est étonnant de constater que, réels ou fictifs, êtres de chair ou de papier,
les héros sont en quelque sorte pétrifiés, transformés en statues par la
renommée qui les célèbre, par la foule qui les entoure, les élève et les
divinise. Aujourd'hui encore, l'extrême beauté d'une vedette du cinéma peut,
dans l'imagination de ses admirateurs, se transformer en un caractère quasiment
sacré. C'est ainsi que Roland Barthes parle dans Mythologies du « visage déifié
» de Greta Garbo.
Il y a de la magie dans l'héroïsme et, par une création humoristique de la bande
dessinée, elle devient portative : potion magique des Gaulois invincibles
d'Astérix ! Mais ce dont les héros sont avant tout porteurs, ce sont des valeurs
de leur communauté. Ces valeurs, les personnages héroïques les illustrent par
leur vie et leur action.
Liens utiles
- Montrez comment, dans la Contreverse de Valladolid, J.-C. Carrière, à travers une intrigue qui se situe au XVIe siècle, amène le lecteur à une réflexion à la fois actuelle et intemporelle. Vous appuierez votre argumentation sur des exemples précis, tirés à la fois de la Contreverse et d'autres documents (livres ou films).
- Rousseau écrit: La tragédie est si loin de nous, elle nous présente des êtres si gigantesques, si boursouflés, si chimériques que l'exemple de leurs vices n'est guère plus contagieux que celui de leurs vertus n'est utile. Partagez-vous cette condamnation de la tragédie par Rousseau ? Vous appuierez votre argumentation sur des exemples précis tirés des tragédies de RACINE que vous connaissez ?
- Renan: "Une distinction est à faire entre ce qu'on propose à imiter et ce qu'on propose à admirer. Les exemples à imiter doivent toujours avoir quelque chose de médiocre et de bourgeois, car la pratique est roturière. Mais pour obtenir des hommes le simple devoir, il faut leur montrer l'exemple de ceux qui le dépasseront; la morale ne se maintient que par le héros" ?
- Voltaire écrit dans la conclusion de "Candide" : "Le travail éloigne de nous trois grands maux : l'ennui, le vice et le besoin". Quelles réflexions cette affirmation vous inspire-t-elle ? Vous vous appuierez sur des exemples précis empruntés à vos lectures et a vos expériences personnelles ?
- François Mauriac écrit dans son journal intime : «J'ai pris le journalisme au sérieux. C'est pour moi le seul genre auquel convienne l'expression de littérature engagée. » Partagez-vous cette conviction du romancier ou, d'après vous, la « littérature engagée » peut-elle revêtir d'autres formes ? Vous appuierez vos réflexions sur des exemples précis.