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QUE RESTE-T-IL DE LA COMÉDIE AU XVIIIe SIÈCLE ?

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N.P. et à la Comédie-Française. On sait qu'elles sont toutes construites sur le même modèle : l'amoureux transi ne sait pas qu'il est amoureux de celle qu'il aime, la belle marquise ignore également qu'elle va tomber amoureuse de son amoureux. Après un long cheminement à travers la « carte du tendre », tous deux tomberont dans les bras l'un de l'autre. 3. Mais surtout le « marivaudage », beaucoup plus que chacune des pièces de Marivaux, reste symbolique de l'esprit du siècle. Ce qui reste à titré posthume : Beaumarchais. 1.Les pièces du début de Beaumarchais, Les Deux Amis et Eugénie, sont mortes.

« QUE RESTE-T-IL DE LA COMÉDIE AU XVIIIe SIÈCLE? Introduction Le xviiie siècle s'incarne pour nous dans la musique de Mozart et de Haydn, dans la peinture de Fragonard et de Watteau. Cette légèreté, cet esprit et cette grâce du « siècle des lumières », c'est la comédie qui en a hérité au premier chef : tout ce qui reste de vivant du théâtre aux xviiie possède de la verve, de la finesse et cette philosophie souriante qui symbolisent cette époque. Ce qui reste en partie : 1· Régnard — dont Boileau disait qu'il «n'était pas médiocrement gai » — nous a laissé, outre Un Joueur qui n'est plus jamais joué, son Légataire Universel qui reste au répertoire de la Comédie-Française. 2.

Le Sage a au moins laissé à la postérité l'image d'un trafiquant de marché noir : le négociant Turcaret, dont il a tiré une pièce injouable aujourd'hui. 3· Destouches ne nous a donné dans son Glorieux qu'un ou deux vers célèbres mais souvent attribués à Boileau (on ne prête qu'aux riches !). Chassez le naturel il revient au galop ! ou encore : La critique est aisée mais l'art est difficile. Ce qui subsiste intégralement : Marivaux. 1· Si Marivaux romancier (La Vie de Marianne et Le Paysan Parvenu) est aujourd'hui complètement oublié — et c'est justice — son théâtre est passé à la postérité. 2.

Plusieurs pièces comme les Fausses Confidences, Le Jeu de l'Amour et du Hasard, L'Ile des Esclaves, L'Ecole des Mères, Arlequin poli par l'Amour, sont actuellement encore très souvent jouées par Jean-Louis Barrault et Madeleine Renaud au Théâtre de France, au Théâtre de l'Est Parisien, au T.N.P.

et à la Comédie-Française. On sait qu'elles sont toutes construites sur le même modèle : l'amoureux transi ne sait pas qu'il est amoureux de celle qu'il aime, la belle marquise ignore également qu'elle va tomber amoureuse de son amoureux.

Après un long cheminement à travers la « carte du tendre », tous deux tomberont dans les bras l'un de l'autre. 3.

Mais surtout le « marivaudage », beaucoup plus que chacune des pièces de Marivaux, reste symbolique de l'esprit du siècle. Ce qui reste à titré posthume : Beaumarchais. 1.Les pièces du début de Beaumarchais, Les Deux Amis et Eugénie, sont mortes.

Plus personne ne cherche à les exhumer. 2.Beaumarchais n'a pas non plus réussi dans les pièces de la fin de sa vie, notamment Tarare et La Mère Coupable, cette dernière étant le couronnement d'une triade qui suit Le Barbier de Séville et Le Mariage de Figaro. 3.Mais les deux grandes pièces, Le Barbier de Séville et surtout Le Mariage de Figaro., constituent les chefsd'œuvre du xviiie siècle.

On pourrait même dire que Suzanne incarne à merveille, à travers et par-delà l'esprit du xviiie siècle, l'esprit français en général dans ce qu'il a non de plus essentiel, mais de quintessencié. Beaumarchais, c'était l'esprit français par excellence.

La satire de nos institutions, l'esprit ironique, frondeur, railleur, tout en lui est resté actuel et son ton est aussi vivant au xxe siècle que si cela avait été écrit aujourd'hui même. Conclusion : La comédie au xviiie siècle a ses limites et .plus personne ne songe à lire Nivelle de la Chaussée ni les comédies de Diderot {Le Père de Famille et Le Fils Naturel), ni même les comédies de Voltaire qui nous paraissent aujourd'hui terriblement ennuyeuses, ni enfin le Philosophe sans le savoir de Sedaine, dont Diderot faisait la meilleure pièce de l'époque. Mais Marivaux et Beaumarchais sont les deux témoins d'une époque révolue et cristallisent dans leurs comédies ce qui ne pouvait pas mourir dans une époque où tout vivait si intensément. A la limite, ce n'est pas l'esprit philosophique qui demeure le plus vivant dans les œuvres du siècle de Voltaire : ce serait plutôt l'esprit comique, cette vis comica dont l'impétuosité l'emporte toujours sur la réserve des censeurs.. »

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