Résumé de la vie de Alphonse-Marie-Louis de LAMARTINE
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«Je ne pense pas être ministre de longtemps. Mais je pense [...] à prendre force dans le pays pour lui être utile un jour dans les extrémités. Je veux créer un homme de réserve.» Ce propos, plein de confiance en soi, est tenu par Alphonse-Marie-Louis de Lamartine, né à Mâcon le 21 octobre 1790, rendu célèbre en 1820 par ses Méditations poétiques, académicien depuis 1830 et député depuis 1833. La révolution de 1830 l'avait trouvé dans la carrière diplomatique, où il était entré en 1820. Il en avait démissionné en septembre, d'une manière que Louis-Philippe jugea «honorable, digne et délicate», encore qu'il n'aimât guère celui qu'il appelait «le vain de Mâcon». Pendant un voyage en Orient, il est élu député à Bergues (1833). Siégeant «au plafond», il se signale par ses interventions généreuses. Tandis qu'il publie Jocelyn (1836), la Chute d'un ange (1838), ses aspirations à la paix l'opposent à Thiers, puis l'immobilisme de Guizot le révolte et, à partir de 1842, il se rend «impossible pour être puissant et nécessaire plus tard». Il fonde un journal d'opposition, et publie, en 1847, l'Histoire des Girondins. Ces manifestations raniment sa popularité.
Le 24 février 1848, Lamartine, repoussant la régence de la duchesse d'Orléans, participe à la constitution du gouvernement provisoire «républicain», dont il rédige la première déclaration et où il détient le portefeuille des Affaires étrangères (ce qui tranquillisera l'Europe). Le 25, il défend et sauve le drapeau tricolore, que les manifestants voulaient remplacer par le drapeau rouge. Le 27 avril, élu par dix départements, il totalise 1 600 000 voix, mais le 10 mai, lors de l'élection par l'Assemblée de la Commission exécutive de cinq membres, il n'est élu que quatrième. Sa popularité ne cesse alors de décroître. Son programme quelque peu utopique, sa prétention de concilier tous les partis sur son seul nom, lui valent la méfiance de l'extrême gauche comme de la droite modérée.
Après les journées de juin 1848, au cours desquelles on lui reproche d'avoir manqué d'énergie, il prend une part active aux débats sur la Constitution, souligne le danger du bonapartisme renaissant et soutient l'élection du président au suffrage universel. Le 10 décembre, candidat à la présidence de la République, il subit un échec retentissant, recueillant à peine 18 000 voix. Aux élections du 13 mai 1849, il est battu partout, mais élu aux complémentaires de juillet à Orléans et à Mâcon. Il renonce à tout mandat après le 2 décembre 1851. Ruiné, il vivra en «galérien de la plume» . Criblé de dettes, il finit par accepter, en 1867, après un premier refus, une pension de Napoléon III. Il meurt à Paris, le 28 février 1869.
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