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Résumé: La Modification de MICHEL BUTOR

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Après avoir enseigné la philosophie au lycée de Sens, Michel Butor (né en 1926) part en Haute Egypte comme professeur de français, puis devient lecteur à l'Université de Manchester. En 1952, il découvre l'Italie qui marquera profondément son œuvre. Attaché à élaborer dans un « laboratoire du récit » de nouvelles techniques du roman, il s'interroge sur l'efficacité de ses investigations et, après 1960, renonce progressivement au genre romanesque. 1954, Passage de Milan. 1965, 6.810.000 litres d'eau par seconde. 1956, L'Emploi du temps. 1957, La Modification. 1970, La Rose des vents. 1960, Degrés / Répertoire. 1973, Intervalle. 1962, Mobile / Réseau aérien. 1978, Boomerang. 1963, Description de San Marco.

« La Modification de MICHEL BUTOR Après avoir enseigné la philosophie au lycée de Sens, Michel Butor (né en 1926) part en Haute Egypte comme professeur de français, puis devient lecteur à l'Université de Manchester.

En 1952, il découvre l'Italie qui marquera profondément son œuvre.

Attaché à élaborer dans un « laboratoire du récit » de nouvelles techniques du roman, il s'interroge sur l'efficacité de ses investigations et, après 1960, renonce progressivement au genre romanesque. 1954, Passage de Milan. 1965, 6.810.000 litres d'eau par seconde. 1956, L'Emploi du temps. 1957, La Modification. 1970, La Rose des vents. 1960, Degrés / Répertoire. 1973, Intervalle. 1962, Mobile / Réseau aérien. 1978, Boomerang. 1963, Description de San Marco. Un homme de quarante-cinq ans se rend à Rome par le train.

Il va y rejoindre sa maîtresse, Cécile Darcella, qu'il a rencontrée deux ans plus tôt et qui travaille à l'ambassade de France.

Leurs rencontres espacées, lors de voyages à Rome, ne lui suffisent plus.

Bien qu'il laisse derrière lui, en partant, sa femme Henriette et ses enfants, il a l'intention de ramener Cécile à Paris, de lui trouver du travail, de vivre avec elle : « Ce voyage devait être une libération, un rajeunissement, un grand nettoyage de votre corps et de votre tête...

» (p.

26).

Il anticipe la surprise et la joie de Cécile à son arrivée, quand il lui révélera les bonnes nouvelles. Cependant, dans ce compartiment qu'il prend peu à peu en horreur, en face de ces voyageurs qui lui rappellent des souvenirs, tandis que les paysages qui défilent dans le rectangle de la fenêtre jalonnent son itinéraire, et que chaque nouveau tunnel réveille de nouveaux rêves ou de nouveaux cauchemars, s'amorce en lui une modification.

Le doute s'installe en lui, bénéficiant de cette torpeur des trains de nuit.

Sa détermination s'effrite.

Comment expliquera-t-il la situation à Henriette, sachant bien qu'elle refusera le divorce (p.

136) ? Et Cécile ? Sera-t-elle heureuse à Paris ? Leur liaison ne perdra-t-elle pas ce charme que Rome lui conférait ? « 11 est maintenant certain que vous n'aimez véritablement Cécile que dans la mesure où elle est pour vous le visage de Rome » (p.

238).

Le train approche de Rome : « Impuissant, vous assistiez à cette trahison de vous-même » (p.

151).

Une certitude se fait jour : « Si elle vient à Paris, je la perds » (p.

189).

Si bien qu'il ne verra même pas Cécile (p.

245) et reprendra le prochain train pour Paris.

C'est désormais avec Henriette qu'il se promet de revenir à Rome. • Le « vous » : ce qui frappe le lecteur, c'est l'emploi du vous et du présent de l'indicatif: l'auteur a l'air d'insinuer que celui qui lit son livre en est le héros, puisque c'est à lui qu'il s'adresse et que l'action semble concomitante.

Telle est la grande originalité de ce livre qui supprime le héros parce que le héros, c'est le lecteur. • L'intrigue : elle n'est qu'apparente, et, au fond, n'a aucune importance.

Le voyage réel, soigneusement minuté avec la précision d'un indicateur de chemins de fer, fait illusion.

C'est d'un itinéraire intérieur qu'il s'agit, le nôtre, qui, nous entraînant loin de ce compartiment (unité de lieu) et de ce Paris-Rome en vingt-quatre heures (unité de temps), entre ces deux femmes et ces deux lieux aux extrémités du voyage, nous convie à des déplacements subtils.

Deux temps ainsi se font concurrence : tendu entre son passé et son avenir, Léon Delmont cesse d'exister entre la cour des départs et celle de arrivées. • Symbolisme du lieu : au réalisme dérisoire du train, s'oppose une mythologie des réminiscences qui s'attachent aux lieux.

C'est la splendeur baroque de Rome qui éclipse Cécile, ou la passion que Cécile lui inspire qui colore Rome à ses yeux d'une beauté nouvelle.

Rome continuera-t-elle d'exister pour lui sans Cécile ? Cinéma : Michel Worms.

la Modification (1970).. »

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