Résumé: Les Jeunes filles d'HENRY DE MONTHERLANT
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«
Les Jeunes filles d'HENRY DE MONTHERLANT
Henry de Montherlant (1896-1972) est un homme d'un autre âge égaré au XX' siècle.
Cet aristocrate de culture
classique aurait voulu se mêler à l'action : la guerre de Quatorze, le sport, la tauromachie lui ont servi de prétextes.
Mais, incapable de résoudre ses propres contradictions et de libérer sa personnalité étouffée par l'éducation jésuite,
il a porté sur le théâtre avec une rigueur trompeuse toutes les équivoques et toutes les ambiguïtés de son
personnage.
Romancier, il ne voudrait pas qu'on le prenne pour son héros, Pierre Costals, et il se défend de lui
ressembler.
Le suicide a mis un terme à une vie que les honneurs n'avaient pas suffi à combler : il aura porté
jusqu'au bout un masque de conquérant inassouvi.
1920.
La Relève du matin
1937, Le Démon du bien.
1934, Les Célibataires.
1939, Les Lépreuses.
1936.
Les Jeunes Filles.
1963, Le Chaos et la nuit.
1936.
Pitié pour les femmes.
1971, Un Assassin est mon maître.
Le cycle des Jeunes filles rassemble quatre romans dont les titres nous invitent à l'itinéraire sentimental du héros.
Après avoir été la proie des Jeunes filles.
Pierre Costals se sent pris d'une Pitié pour les femmes qui n'auront pas eu
l'heur de recevoir d'un homme le don de l'amour.
Il pourrait même être saisi par le Démon du bien, consentir à sortir
de son égoïsme pour épouser dans un élan de charité celle qu'il a prise dans ses bras.
Mais, convaincu qu'une femme
l'a contaminé, il les considère désormais toutes comme des Lépreuses et achève d'établir cette incommunicabilité qui
le préservera d'autres contagions.
Pierre Costals, écrivain en renom, profite de ses romans pour séduire les jeunes filles.
Deux femmes traversent cette
période de sa vie.
Une vieille fille de province, Andrée Hacquebaut, dans la solitude de son cœur, s'est laissée
envahir par une passion dangereuse pour le grand homme.
Elle l'inonde de lettres
auxquelles il répond parfois, avec un cynisme mêlé de pitié : « Vous devriez acheter un pèse-lettres », conclut-il un
jour.
N'affirme-t-il pas : « Les jeunes filles sont comme ces chiens abandonnés, que vous ne pouvez regarder avec
un peu de bienveillance sans qu'ils croient que vous les appelez, que vous allez les recueillir, et sans qu'ils vous
mettent en frétillant les pattes sur le pantalon.
»
11 en va de même avec Solange Dandillot : mais Solange, c'est le désir.
Il est même heureux avec elle jusqu'au jour
où la question du mariage est posée : « Le mariage des grands hommes, c'est leur part inavouable.
Une femme est
une cause de soucis, et un homme exceptionnel doit avoir l'esprit libre.
» Il fuit, il refuse d'aller « derrière elle,
comme un bœuf va à l'abattoir ».
Elle le rejoint, il comprend mieux encore quel fardeau elle devient : « Laissez-moi
vivre à la cime de moi-même...
Je brûlais ; elle m'éteint.
Je marchais sur les eaux ; elle se met à mon bras :
j'enfonce.
» Et ce mot cruel qui la congédie : « Ma vie est là où vous n'êtes pas.
Vous n'avez été qu'un malentendu.
»
Avec son fils, seul, Brunet, il entretient des relations de complicité masculine.
« J'ai voulu qu'il fût préservé de la
mère », dit-il, comme pour justifier de l'avoir écarté des femmes...
• Un célibataire acerbe : Romain Rolland a écrit de cette suite romanesque : « C'est ce qui a été dit de plus cruel et
de plus vrai sur les jeunes filles », et Montherlant a riposté qu'il n'attaquait que l'idolâtrie que la femme revendique.
A la glorification, mais non aveugle, des vertus masculines, il oppose l'analyse perfide de la condition féminine.
Ces
«jeunes filles » sont caractérisées par leur infériorité morale et physiologique, un besoin de protection qui déchaîne
chez l'homme le « démon » de faire le bien, et de céder à son donjuanisme.
« Le seul destin acceptable pour une
femme, écrit-il, est le mariage heureux » ; encore faudrait-il que l'homme et la femme aient la même notion du
bonheur.
Télévision : Les Jeunes Filles, feuilleton (1978)..
»
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