Roger Ikor Je porte plainte 1981
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L'école a pour mission de préparer les enfants à la vie, à leur vie sociale et à leur vie personnelle ; elle les conduit d'une part vers leurs futurs métiers dont elle assume, le moment venu, l'apprentissage, d'autre part vers leur accomplissement individuel, en essayant de les révéler chacun à soi. Deux voies qui peuvent diverger et même s'opposer ; mais l'une comme l'autre traversent un paysage préservé. Je m'explique.
Aussi longtemps que le jeune est soumis à formation, il est tenu à l'écart de la vie extérieure, dans une sorte de vase clos. L'apprentissage le plus simple ne se fait ni en grandeur nature ni en conditions réelles, mais sur appareil d'entraînement, sous le contrôle étroit d'un maître et presque toujours par explication verbale et par mimique d'essai. A plus forte raison quand il s'agit d'une formation approfondie et délicate, et davantage encore lorsque c'est l'être tout entier qui est invité à se former. Ainsi l'école est, par nature, en dehors de la vie, elle est un nid. Matériellement, elle se retranche du bruit, des passions extérieures, des intrusions extérieures de tout ordre : éducation veut dire silence et paix. Aucun enseignement sérieux ne peut se donner en plein vent ! Et quant à ce qui est enseigné, si concret que cela semble, si pratique même, c'est nécessairement étranger à la vie et décalé vers l'abstraction. En d'autres termes, l'école doit ouvrir sur la vie ; mais l'ouvrir à la vie est une ineptie destructrice.
* Vocabulaire : 1. mimique : imitation . / 2. Ineptie : bêtise.
Roger Ikor Je porte plainte 1981
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